Kinshasa, 20 mai 2025 – Le couperet est tombé. L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, figure centrale du paysage politique et farouche opposant au pouvoir en place, a été condamné à 10 ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle. En cause : le détournement présumé de plus de 245 millions de dollars destinés au parc agro-industriel de Bukangalonzo, un projet-phare transformé en gouffre financier.
Présenté à l’origine comme un levier de développement agricole pour la RDC, le projet de Bukangalonzo s’est en réalité soldé par une débâcle aux contours flous, entre promesses non tenues et fonds évaporés. La justice accuse Matata Ponyo d’avoir orchestré ce naufrage économique. Lui dénonce un procès politique, monté pour l’éloigner définitivement de la scène électorale.
Derrière ce verdict, un parfum de règlement de comptes. Car cette condamnation, bien que spectaculaire, intervient dans un contexte tendu où la justice est de plus en plus perçue comme un bras armé du pouvoir exécutif. L’ancien Premier ministre, qui se positionnait pour 2028, voit désormais sa carrière suspendue à une décision qu’il compte contester à l’international.
l’ex-Premier ministre Succès Masra est en garde à vue depuis vendredi. Accusé d’avoir attisé les tensions qui ont conduit à la mort tragique de 42 éleveurs, il a été auditionné ce mardi par la police judiciaire. Pour ses soutiens, cette arrestation est une tentative d’intimidation visant un opposant charismatique dans un climat sécuritaire déjà explosif.
De passage à Ouagadougou, le Premier ministre Ousmane Sonko a rencontré le capitaine-président Ibrahim Traoré. Lors d’une interview accordée à la télévision nationale burkinabè (RTB), il a violemment critiqué la CEDEAO, l’accusant de jouer un double jeu dans la gestion des putschs militaires au Sahel. Une sortie saluée par certains, mais jugée hasardeuse et populiste par d’autres, notamment dans les cercles diplomatiques ouest-africains.