Le Congrès des progressistes (APC), parti au pouvoir au Nigeria, a officiellement désigné le président Bola Ahmed Tinubu comme son unique candidat pour l’élection présidentielle prévue en 2027. Cette annonce a été faite lors d’un sommet du parti à Abuja, coïncidant avec le deuxième anniversaire de l’investiture de Tinubu. Le président national de l’APC, Abdullahi Ganduje, a déclaré que le Comité exécutif national avait unanimement soutenu cette candidature, soulignant la volonté du parti de poursuivre les réformes économiques engagées par Tinubu.
Depuis son accession au pouvoir en 2023, Tinubu, âgé de 73 ans, a mis en œuvre des politiques économiques ambitieuses, notamment la suppression des subventions sur les carburants et la libéralisation du taux de change. Ces mesures ont été saluées par des institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international et les agences de notation, qui y voient des efforts pour revitaliser l’économie nigériane. Cependant, ces réformes ont également entraîné une crise du coût de la vie, suscitant des critiques internes.
Sur le plan politique, Tinubu cherche à consolider son emprise sur l’APC en maintenant l’actuelle direction du parti et en offrant des postes clés à des alliés influents. Par exemple, il a proposé à Umaru Tanko Al-Makura, proche de l’ancien président Muhammadu Buhari, un poste de direction pour éviter la scission du bloc du Congrès pour le changement progressif (CPC) au sein de l’APC.
Malgré ces efforts, l’opposition tente de s’organiser en vue des élections de 2027. L’ancien vice-président Atiku Abubakar a appelé à la formation d’un front uni pour défier Tinubu et l’APC, critiquant la gestion actuelle de l’économie et de la sécurité. Des négociations sont en cours pour établir une coalition d’opposition, bien que des désaccords subsistent quant à sa composition et à son programme.
En parallèle, des voix au sein de l’APC mettent en garde contre les distractions liées à la prochaine élection. Le chancelier de l’APC, Abayomi Mumuni, a exhorté les membres du parti à se concentrer sur les défis économiques actuels plutôt que sur les ambitions électorales futures.
Alors que le Nigeria se dirige vers les élections de 2027, le paysage politique reste dynamique, avec un président en quête de réélection, une opposition en quête d’unité et une population attentive aux réformes en cours.