Washington, 3 septembre 2025 – Dans un contexte international tendu, marqué par la guerre en Ukraine et la montée des tensions avec Moscou, le président américain Donald Trump a accueilli mercredi à la Maison-Blanche son homologue polonais Karol Nawrocki. Fidèle à son approche musclée en matière de sécurité, Trump a réaffirmé son soutien « total » à Varsovie et ouvert la voie à un déploiement accru de troupes américaines en Pologne.
« Nous sommes aux côtés de la Pologne jusqu’au bout et nous ferons ce qu’il faut pour l’aider à se protéger », a déclaré Trump depuis le Bureau ovale. « Nous enverrons davantage de forces si nécessaire », a-t-il ajouté, marquant un rare infléchissement de sa ligne traditionnelle exigeant que les Européens assument davantage leur propre défense.
Le président polonais Karol Nawrocki a salué ces engagements, soulignant que la présence actuelle de 10 000 soldats américains symbolise la solidarité transatlantique et constitue un signal clair à la Russie. Les hauts responsables polonais, y compris le Premier ministre Donald Tusk et les ministres Władysław Kosiniak-Kamysz et Radosław Sikorski, ont unanimement salué ces déclarations, y voyant la confirmation d’une alliance stratégique « extrêmement solide » et intemporelle.
Fait rarissime, un survol aérien en formation « missing man » a été effectué au-dessus de la Maison Blanche pour rendre hommage au pilote polonais Maciej Krakowian, mort le 28 août lors d’un accident de F-16 en Pologne. La porte-parole adjointe de la Maison Blanche, Anna Kelly, a souligné que ce salut illustrait « la relation spéciale entre nos deux pays ».
Au-delà de la sécurité régionale, Trump a abordé la guerre en Ukraine, déclarant qu’il n’était « pas content » du nombre de victimes et exprimant son souhait que « cela s’arrête maintenant ». Interrogé sur son message à Vladimir Poutine, il a averti : « Si nous n’en sommes pas satisfaits, vous verrez des choses se produire », soulignant la détermination des États-Unis à influencer le processus de paix.
Cette rencontre intervient quelques heures avant le sommet de la Coalition des volontaires à Paris, où Volodymyr Zelenskyy doit discuter des garanties de sécurité pour l’Ukraine avec Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens, avant un échange prévu avec Trump.
Karol Nawrocki, investi le 6 août et partisan du slogan « la Pologne d’abord », entretient des relations conflictuelles avec le gouvernement centriste de Donald Tusk et a récemment utilisé son veto pour bloquer une loi prolongeant l’aide aux réfugiés ukrainiens. La rencontre avec Trump marque donc une victoire diplomatique pour le président polonais, consolidant son rôle stratégique et l’alliance avec Washington dans un contexte européen bouleversé par la guerre et les tensions avec la Russie.Karol Nawrocki, historien conservateur récemment élu et fervent allié du président américain, a exprimé sa gratitude : « Cette relation est essentielle, pour moi, pour la Pologne et pour les Polonais. »
La sécurité européenne a dominé les discussions. Trump a réitéré son impatience face à l’absence de progrès diplomatiques dans la guerre menée par la Russie en Ukraine et a laissé entendre qu’une escalade des pressions sur Moscou pourrait intervenir.
« Poutine connaît ma position », a-t-il lancé. « Il devra prendre une décision, d’une manière ou d’une autre. »
Les alliés européens réclament des garanties plus fermes pour Kiev, tandis que Washington ménage encore le flou sur la nature exacte de son engagement. Cette ambiguïté alimente l’inquiétude dans une Europe de l’Est qui se sent directement menacée.
Sur le plan intérieur, Trump a profité de la rencontre pour défendre sa stratégie sécuritaire controversée. Il a évoqué le possible déploiement de la Garde nationale dans plusieurs grandes villes, dont La Nouvelle-Orléans, malgré les critiques locales et une décision judiciaire récente jugeant illégal un précédent déploiement à Los Angeles.
« Nous irons là où il le faut », a-t-il martelé, accusant ses adversaires démocrates de « politiser la sécurité publique ».
L’administration Trump est également sous le feu des critiques après la destruction d’un navire dans les Caraïbes, soupçonné de transporter de la drogue, qui a coûté la vie à au moins onze personnes. Le président américain a défendu cette opération comme un signal fort aux cartels :
« Ils ne recommenceront pas. Quand ils verront cette vidéo, ils réfléchiront à deux fois. »
Des experts en sécurité dénoncent une action « juridiquement discutable », rappelant qu’une interception aurait pu éviter des pertes humaines. Plusieurs pays d’Amérique latine craignent désormais une généralisation de ces frappes, qu’ils assimilent à une violation de souveraineté.
Washington accuse le groupe criminel vénézuélien Tren de Aragua, qualifié d’organisation terroriste, d’être impliqué, et lie ses activités au régime de Nicolás Maduro, accentuant ainsi la tension diplomatique dans la région.