Le Qatar, petit État du Golfe, franchit une nouvelle étape dans sa coopération militaire avec les États-Unis. Vendredi, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé la signature d’un accord autorisant le Qatar à construire une installation destinée à accueillir des avions de combat F-15 et leurs pilotes sur la base aérienne américaine de Mountain Home, dans l’État de l’Idaho.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions régionales accrues, quelques jours après que le président Donald Trump a signé un décret garantissant la protection du Qatar en cas d’attaque, à la suite des frappes israéliennes visant le chef du Hamas à Doha. L’objectif principal est de permettre au Qatar de former ses pilotes dans un environnement sécurisé et technologiquement avancé, tout en renforçant l’interopérabilité et l’entraînement conjoint avec l’armée américaine.ne base sous contrôle américain
La base de Mountain Home, déjà utilisée pour l’entraînement d’escadrons étrangers comme ceux de Singapour, reste sous commandement exclusif des États-Unis. Le Pentagone a clarifié que l’installation qatarie ne constitue pas une base étrangère, mais un centre d’entraînement partagé, entièrement sécurisé et supervisé par les autorités américaines. Ce cadre garantit que les opérations restent alignées avec les priorités stratégiques de Washington.
Le choix de l’Idaho n’est pas fortuit. Le plateau désertique et montagneux de la région offre un terrain d’entraînement comparable à l’environnement du Qatar, idéal pour des exercices de tir réel et des manœuvres à grande échelle. Pour le Qatar, dont le territoire restreint limite les capacités d’entraînement avancé, cette installation représente une opportunité unique de perfectionner les compétences de ses pilotes dans des conditions optimales.
Bien que préparé sous l’administration Biden, ce projet prend une portée symbolique sous l’administration Trump. Il récompense le rôle clé du Qatar dans la médiation entre Israël et le Hamas, ainsi que dans la libération d’otages américains. En consolidant cette coopération militaire, le Qatar renforce son statut de partenaire stratégique des États-Unis, qui maintiennent une présence significative sur la base qatarie d’Al-Udeid.
L’annonce a suscité des critiques, notamment sur les réseaux sociaux, où certains groupes d’extrême droite aux États-Unis dénoncent une prétendue « présence militaire étrangère » sur leur sol. Le Pentagone a répondu en soulignant que ce type de coopération, similaire à celle avec des alliés comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou Singapour, est une pratique établie depuis des décennies, toujours sous contrôle américain.