Selon des sources de l’Armée de libération nationale (LNA) du gouvernement de Tobrouk, des avions de combat non identifiés ont frappé la base aérienne d’al-Watiya, située à 140 km au sud-ouest de Tripoli, où Ankara pourrait installer sa propre base militaire, dans la nuit du 4 au 5 juillet.
Selon des informations, les attaques contre al-Watiya auraient été dirigées contre les équipements stockés dans la base, parmi lesquels se trouvaient des systèmes de défense aérienne, sans toutefois faire ni morts ni blessés. Depuis sa reconquête par le GNA, il s’agissait de la première attaque contre la deuxième base aérienne libyenne. Al-Watiya était sous le contrôle de l’ANL jusqu’au 18 mai dernier, lorsque l’armée du GNA de Tripoli l’a récupérée, grâce au soutien militaire de son principal allié, la Turquie.
Le gouvernement libyen a condamné plus d’une fois ce qu’il a qualifié de soutien militaire fourni par les Émirats arabes unis aux forces de Haftar lors de son attaque contre la capitale, Tripoli, qui a commencé le 4 avril 2019.
Vendredi, les forces gouvernementales d’Al-Wefaq ont révélé que pendant la période de l’attaque de Tripoli, sa marine a pu saisir l’un des navires émiratis fournissant l’avion du major à la retraite Khalifa haftar.
Pendant ce temps, Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, et son chef de cabinet, Yaşar Güler, se sont rendus à Tripoli pour rencontrer le président et premier ministre du gouvernement d’accord national (GNA). Le thème de la réunion était la coopération entre Ankara et Tripoli sur les questions de sécurité et de défense et, selon certaines sources, aurait conduit à la signature d’un accord qui protégerait les intérêts turcs en Libye.
D’autre part, l’escalade verbale s’accentue entre la France et la Turquie à propos de la crise libyenne, après que l’ambassadeur de Turquie à Paris a tenu la France responsable de l’échec de l’embargo sur les armes imposé à la Libye, tandis que Paris a appelé l’Union européenne à des sanctions supplémentaires contre la Turquie.
La Turquie accuse la France d’être responsable de l’aggravation du conflit en Libye en soutenant le général à la retraite Khalifa Haftar, tandis que la France a annoncé son retrait de l’équipe de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) impliquée dans les recherches maritimes dans la région de la Méditerranée orientale en application de l’embargo international sur les armes imposé à la Libye, et a déclaré qu’elle soutiendra de nouvelles sanctions européennes contre la Turquie.
La décision de la France représente une nouvelle étape dans la tension continue et croissante entre Paris et Ankara depuis des mois sur la crise en Libye, qui s’est réchauffée après le soutien déclaré de la Turquie au gouvernement de réconciliation, et les défaites successives du parti que Paris est accusé de soutenir.
Les deux pays s’accusent mutuellement de compliquer le conflit en Libye, en faisant preuve de partialité dans la mise en œuvre de l’embargo sur les armes.