Le parlement égyptien a donné mandat au président Abdel Fattah Al-Sissi d’envoyer des troupes en Libye pour protéger la sécurité nationale, la réunion spéciale s’est tenue à huis clos.
Le Parlement égyptien a approuvé à l’unanimité, lundi 20 juillet, la disposition autorisant le déploiement de troupes hors des frontières nationales. Le vote intervient après que le président, Abdel Fattah al-Sissi, ait menacé de prendre des mesures militaires contre les forces du gouvernement d’accord national (GNA) de Tripoli, soutenu par la Turquie.
« Le Parlement a approuvé à l’unanimité le déploiement des forces armées égyptiennes dans le cadre de ‘missions de combat à l’extérieur du pays, pour défendre la sécurité de notre pays contre les milices armées et les éléments terroristes étrangers », a déclaré le ‘ corps législatif du Caire dans une note. Le déploiement des troupes aura lieu sur le « front occidental », une référence claire à la frontière avec la Libye. Cette décision, risque d’amener l’Égypte et la Turquie dans une confrontation directe.
Le chef de la Mission des Nations Unies de soutien en Libye, Stephanie Williams, juste avant la ‘ annonce égyptienne, avait appelé toutes les parties au conflit à un cessez le feu immédiat » pour sauver 125.000 peuple libyen en danger et mettre un terme à flagrante violations de l’embargo sur les armes ».
La Turquie, quant à elle, a appelé à l’ arrêt « immédiat » du soutien au général de Tobrouk, Khalifa Haftar, lors d’une réunion trilatérale à Ankara le lundi 20 juillet entre les ministres libyen, turc et maltais, et a exhorté les parties à une coopération régionale accrue pour contribuer à la stabilité et à la paix en Méditerranée. « Il est essentiel que tout type d’aide et de soutien apporté au coup d’État de Haftar, qui empêche la paix, la tranquillité, la sécurité et l’intégrité territoriale de la Libye, se termine immédiatement », a déclaré à la fin le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar de la conférence. » Les partisans de Haftar devraient cesser de soutenir un projet irréaliste et faux », a déclaré de son côté le ministre de l’Intérieur du GNA, Fathi Bashaga.
C’est à partir du 6 juin que «l’Egypte a appelé l’armée du gouvernement de Tripoli et son allié turc à mettre fin aux combats, exhortant les parties au conflit à expulser les forces étrangères de Libye. Plusieurs pays arabes et européens, comme la France, avaient apprécié la décision égyptienne, mais la Turquie et les mêmes forces tripoliennes ont ignoré la soi-disant «initiative du Caire». Cela a conduit le président égyptien al-Sissi, le 20 juin, à ordonner à ses forces aériennes de se préparer à une éventuelle opération interne ou externe en Egypte. Pour le GNA, ces affirmations devaient être considérées comme une « déclaration de guerre ».
Dimanche 19 juillet, le quotidien égyptien Al-Ahram a rapporté que le vote au Parlement viserait à habiliter al-Sissi à « intervenir militairement en Libye pour aider à défendre le voisin occidental de l’agression turque ». Dès le 13 juillet, le Parlement de Tobrouk avait autorisé l’Égypte à entrer en Libye en cas de menace imminente pour la sécurité libyenne et égyptienne. Le 15 juillet, l’armée du GNA a révélé qu’elle avait identifié un chargement de fournitures militaires en provenance d’Égypte et se dirigeait vers la ville de Tobrouk. Enfin, le 16 juillet, al-Sissi avait accueilli une réunion au Caire avec plus de 50 anciens et dignitaires des tribus libyennes affiliées à l’ANL. Dans le but de décrire les futurs mouvements de l’armée égyptienne en soutien aux forces de Haftar. A cette occasion, le président avait déclaré qu’il ne resterait pas immobile face aux menaces persistantes à la sécurité intérieure et à la région de l’Afrique du Nord et s’est déclaré prêt à armer les tribus libyennes de manière à permettre la mise en place d’une « armée nationale capable pour affronter les forces de la Tripoline ».
De son côté, la Chambre des représentants de Tobrouk, par l’intermédiaire du porte-parole Abdallah Bleihaq, a déclaré le 21 juillet que la décision du Parlement égyptien représentait une réponse à la demande formulée par les tribus libyennes le 16 juillet de l’année dernière, alors que plus de 50 anciens et dignitaires les tribus affiliées à l’Armée nationale libyenne (ANL) ont rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Pour Bleihaq, l’autorisation du Caire vise à préserver la sécurité à la fois libyenne et égyptienne face à toute menace et à répondre aux ambitions «coloniales» de la Turquie en Libye. Les plans d’Ankara, a-t-il été souligné, alimentent encore plus le chaos dans la région.
Dès le 13 juillet, le Parlement de Tobrouk, lié à l’ANL et à son général Khalifa Haftar, avait autorisé l’Égypte à entrer en Libye en cas de menace imminente à la fois pour la sécurité libyenne et égyptienne. En parallèle, ces dernières semaines, l’Égypte a commencé à se préparer militairement à une éventuelle bataille sur le sol libyen, compte tenu de l’exercice du 9 juillet, mené dans la région occidentale à la frontière avec la Libye. En outre, le 15 juillet, l’armée du GNA a révélé qu’elle avait identifié une cargaison de fournitures militaires d’Égypte vers la ville de Tobrouk, le bastion de Haftar.