Deux soldats turcs ont été tués tandis que 4 autres ont été blessés à la suite d’une explosion qui a touché les forces d’Ankara à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Après l’attaque, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar s’est rendu à la frontière pour rencontrer les commandants locaux.
La nouvelle de l’explosion a été rapportée par le ministère turc de la Défense samedi 11 septembre, qui a précisé que ses forces effectuaient une opération de patrouille dans la zone de désescalade d’Idlib lorsqu’elles ont été attaquées. Les victimes, a-t-on ajouté, étaient des sous-officiers d’infanterie et certains des blessés ont été transférés à l’hôpital par des hélicoptères turcs. D’autres, cependant, selon des sources locales, ont été transportés dans des ambulances blindées par le passage de Bab al-Hawa.
Selon ce qui a été précisé par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), une bombe en bordure de route a explosé lors du passage du convoi turc sur la route reliant la ville d’Idlib et Binnish, dans le nord de la région. Le même SOHR a déclaré que l’attaque avait été revendiquée par un groupe connu sous le nom de «Compagnie des partisans d’Abou Bakr al-Siddiq », déjà responsable d’attaques précédentes contre des cibles turques. Plusieurs analystes estiment qu’en réalité, derrière ces épisodes se cachent Moscou et Damas qui, souhaitant étendre leurs sphères d’influence au nord de la Syrie, font pression sur Ankara.
Les Forces démocratiques syriennes sont une alliance multiethnique et multireligieuse, composée de Kurdes, d’Arabes, de Turkmènes, d’Arméniens et de Tchétchènes. La principale branche armée, ainsi que la force prépondérante du groupe, est représentée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG). Depuis leur formation le 10 octobre 2015, les FDS ont joué un rôle fondamental dans la lutte contre l’État islamique en Syrie, mais la Turquie n’accepte pas leur présence à la frontière syro-turque. Par ailleurs, les Unités de protection du peuple, dirigées par les Kurdes syriens, sont considérées par la Turquie comme une « ramification terroriste » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
C’est pourquoi Ankara a mené plusieurs opérations au fil des ans. La dernière, surnommée « Source de paix », remonte au 9 octobre 2019 et a permis à des groupes turcs de prendre le contrôle de certaines villes du nord-est de la Syrie, dont Tell Abyad et Ras al-Ain, en s’installant sur une bande frontalière de 100 kilomètres de long et 33 kilomètres de profondeur. Au terme de l’opération, le 22 octobre 2019, Ankara et Moscou ont convenu de retirer les FDS de la « zone de sécurité » établie par la Turquie, avec des patrouilles militaires conjointes turco-russes à une profondeur de 5 kilomètres le long de la frontière, tout en contrôlant a été créé de la Russie sur Tell Tamer et d’autres villes environnantes telles que Ain Issa.