Le principal parti d’opposition tunisien, Ennahda, a dénoncé la mort d’un manifestant tunisien , décédé à l’hôpital le 19 janvier, des suites de blessures qu’il aurait subies lors des manifestations du vendredi 14 janvier .
La nouvelle de la mort de l’homme a été rapportée par la coalition « Citoyens contre le coup d’État », qui avait organisé la manifestation du 14 janvier pour célébrer l’anniversaire de la Révolution de jasmin, terme utilisé pour désigner la mobilisation qui, en 2011 entraîné la chute de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali.
Selon des informations de Reuters , qui cite le tribunal chargé d’enquêter sur l’affaire, l’homme décédé a été retrouvé dans le coma dans la rue Mohamed V de la capitale le 14 janvier et a été transporté à l’hôpital, où il est décédé cinq jours plus tard. Cependant, il n’a pas été précisé si l’homme faisait ou non partie des manifestants. Cependant, le tribunal a déclaré que le corps de l’homme ne présentait aucun signe visible de violence et qu’il serait remis à des médecins légistes pour déterminer la cause du décès.
Dans ce contexte, le parti islamiste Ennahda a indiqué dans un communiqué que l’un de ses membres, Ridha Bouziane, aurait subi de graves violences de la part des forces de l’ordre, qui lui ont causé des hémorragies cérébrales entraînant sa mort. Selon le parti, le président tunisien est à considérer comme responsable de ce « crime ».
Les manifestations du 14 janvier ont contesté l’interdiction de manifester imposée par les autorités tunisiennes. La police est mobilisée depuis les premières heures du matin, érigeant des barricades et des cordons de sécurité dans le centre de Tunis, afin d’empêcher les citoyens d’atteindre les lieux où ils avaient prévu de se rassembler. Des dizaines de voitures de police stationnaient près de l’avenue Habib Bourguiba et utilisaient des canons à eau pour disperser la foule.
Les Tunisiens descendus dans la rue s’opposent aux mesures « extraordinaires » adoptées par le président tunisien, Kais Saied, à partir du 25 juillet 2021, et réclament un retour sur la voie de la transition démocratique engagée après la Révolution de 2011. Les manifestants dénoncent une violation des droits et de liberté, dans le cadre d’un régime proche de la dictature, et ont appelé au respect des droits de l’homme et de la Constitution.
Pendant ce temps, la force politique la plus représentée au parlement tunisien, le parti islamiste modéré Ennahda, a dénoncé les démarches de Saied et la suspension du processus législatif normal. L’un des derniers épisodes qui risquait de faire monter encore les tensions concerne l’arrestation de Noureddine Bhair, également membre d’Ennahda, accusé de favoriser les activités de terroristes présumés en leur fournissant des passeports et des documents illégaux. Le parti a demandé à la population de descendre dans la rue pour protester contre ce qu’il continue d’appeler une dictature de l’actuel président.