Le Front de Salut National de l’opposition en Tunisie a annoncé qu’il ne participera pas aux élections présidentielles prévues pour octobre prochain, invoquant l’absence de conditions équitables de compétition. Ahmed Naguib Al-Shabi, chef du front, a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis que le front ne présenterait pas de candidat en raison du manque de conditions propices à une compétition juste. Cependant, il a laissé entendre que si les conditions évoluent favorablement, le front pourrait envisager de participer aux élections, notamment en cas de garanties de compétition équitable.
Al-Shabi a souligné que le siège du Front du Salut National est actuellement confisqué et fermé, et que l’accès y est interdit, remettant en question la nature des élections dans de telles circonstances où la liberté d’assemblée et d’expression est restreinte. Il a également mis en lumière l’absence de certains dirigeants politiques de premier plan, incarcérés ou en grève de la faim, ce qui témoigne des défis que représente la tenue d’élections libres et équitables dans le pays.
Le président tunisien, Qais Saeed, a confirmé en février dernier que les élections présidentielles auraient lieu comme prévu, malgré le boycott de l’opposition lors des précédents scrutins. Depuis juillet 2021, la Tunisie traverse une crise politique, marquée par des mesures exceptionnelles prises par Saeed, telles que la dissolution du Conseil Judiciaire et du Parlement, ainsi que l’adoption de lois par décret présidentiel.