Lundi, l’Administration autonome du nord-est de la Syrie, dominée par les Kurdes, a procédé à la libération de 50 prisonniers syriens accusés d’appartenance à l’État islamique (EI) dans le cadre d’une amnistie générale, selon un responsable kurde cité par l’AFP. Ces prisonniers faisaient partie des milliers de détenus soupçonnés d’être liés à l’EI, dont certains étaient des étrangers de diverses nationalités, emprisonnés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), la branche armée de l’Administration autonome.
En juillet, une amnistie générale avait été décrétée par l’Administration autonome, permettant la libération de ces détenus. Reber Kalo, responsable des relations au sein des forces de sécurité kurdes (Asayish), a confirmé que « 50 personnes accusées d’appartenance à l’organisation terroriste Daech (EI) ont été libérées lundi », sans préciser les prisons d’où ils avaient été libérés. Il a également indiqué que cette mesure concernait uniquement les Syriens et excluait les étrangers, se limitant à ceux dont les crimes n’avaient pas été confirmés. D’autres vagues de libération sont prévues dans les mois à venir.
Cette décision marque la deuxième vague de libération sur un total de 1 000 à 1 500 personnes bénéficiant de l’amnistie. Les FDS, qui incluent des combattants kurdes et arabes, avaient déjà libéré des dizaines de Syriens accusés de liens avec l’EI, après avoir obtenu des garanties de chefs tribaux.
Depuis la défaite territoriale de l’EI en 2019, les Forces démocratiques syriennes ont pris en charge la gestion de milliers de prisonniers liés à l’EI, incluant des combattants étrangers et leurs familles, ainsi que des déplacés ayant fui les combats. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a récemment signalé que l’Administration autonome kurde prévoyait d’élargir cette amnistie à davantage de prisonniers, principalement ceux dont les accusations étaient insuffisamment étayées.
Cette amnistie semble être une tentative des autorités kurdes de répondre aux tensions internes et aux demandes des tribus locales, tout en cherchant à apaiser les critiques internationales. Toutefois, elle présente des risques considérables pour la sécurité régionale et la stabilité à long terme. La gestion des prisonniers liés au jihadisme reste un défi complexe, notamment en termes de logistique et de sécurité, et cette décision pourrait renforcer les tensions avec des pays voisins, comme la Turquie, qui considère les forces kurdes comme une menace.
La communauté internationale, surveillant de près ces développements, est particulièrement préoccupée par la gestion des combattants étrangers et de leurs familles. La libération progressive de ces détenus pourrait avoir des répercussions sur la sécurité mondiale et la stabilité régionale.
La libération des prisonniers liés à l’EI en Syrie illustre les défis multidimensionnels auxquels sont confrontées les autorités kurdes dans un contexte d’instabilité chronique. Cette amnistie met en lumière la nécessité d’une approche coordonnée pour gérer les conséquences du conflit syrien et les défis posés par les prisonniers liés au jihadisme. Le temps révèlera si cette mesure contribuera à la réconciliation et à la stabilité ou si elle ouvrira la voie à de nouvelles menaces.