Plusieurs généraux syriens proches du sommet ont affirmé que le régime d’Assad était « en fin de règne ». Assad a quitté Damas à bord d’un avion spécial, et selon des informations de Reuters datées du 8 décembre, deux officiers supérieurs de l’armée syrienne ont révélé qu’Assad avait décollé tôt dimanche. Sa destination restait inconnue,
Reuters n’a pas pu identifier immédiatement les personnes à bord. On ignore actuellement où se trouvent Assad, son épouse Asma et leurs deux enfants.
.Les rebelles, menés par des groupes islamistes radicaux, ont pris le contrôle de la capitale et annoncé dimanche à la télévision publique syrienne la « libération » de Damas, mettant ainsi fin à des décennies de règne de la famille Assad. La paix fragile en Syrie, qui perdurait depuis quatre ans, a été rapidement brisée, et l’opposition semblait désormais irrésistible. Le gouvernement syrien, déjà affaibli par une opposition croissante, avait perdu le contrôle de plusieurs villes clés, y compris Alep, Hama et Homs, avant que Damas ne tombe entre les mains des rebelles. Ces derniers, soutenus par des puissances étrangères telles que la Turquie et les États-Unis, ont lancé une offensive coordonnée qui a surpris le régime de Bachar al-Assad. Les forces de l’opposition ont utilisé des tactiques modernes inspirées par les guerres récentes, telles que des drones et des troupes mobiles rapides, qui ont permis de lancer des raids efficaces sur les principales villes syriennes.
La chute rapide du régime Assad s’explique par une combinaison de facteurs, notamment les défections au sein des forces armées syriennes. De nombreux soldats ont déserté, épuisés par des années de répression violente et dégoûtés par la corruption endémique au sein du gouvernement.
Dans un communiqué, ils ont déclaré avoir libéré tous les prisonniers qui avaient été « injustement détenus » et ont appelé à la protection des biens d’un État syrien.
Des photos prises à Damas montraient des combattants rebelles tirant en l’air au lever du soleil. Les gens grimpaient sur les chars en liesse et des drapeaux révolutionnaires étaient brandis dans la foule. À certains endroits, des statues du père d’Assad, Hafez, ont été démolies.
Avec la joie des Syriens qui faisaient la fête sur la place des Omeyyades à Damas, le Premier ministre syrien Mohammad Ghazi al-Jolali a annoncé son intention de mener des élections libres, soulignant la nécessité d’une transition politique en douceur pour reconstruire un pays fracturé par des années de guerre civile. Cette transition devra composer avec une mosaïque d’intérêts divers, allant des groupes islamistes radicaux aux alliances complexes avec les États-Unis, la Russie et la Turquie.
Alors que la situation évolue rapidement, les acteurs internationaux, dont les États-Unis et la Russie, suivent de près les événements en Syrie. La Maison Blanche a déclaré qu’elle reste en contact avec ses partenaires régionaux pour évaluer l’impact des développements en cours. Des alliés comme les Émirats arabes unis et l’Égypte voient dans les groupes militants islamistes une menace existentielle pour la stabilité de la région. La Jordanie a souligné l’importance de préserver la sécurité en Syrie, tandis que le Premier ministre turc a exprimé son soutien aux forces rebelles qui ont mené à la chute d’Assad.
Le leader rebelle islamiste Abou Mohammad al-Jolani, désormais perçu comme un acteur clé dans cette transition politique, a abandonné le turban des jihadistes pour adopter un costume civil, cherchant à lisser son image et à se présenter comme un interlocuteur modéré. Son groupe, Hayat Tahrir al-Sham, autrefois affilié à al-Qaïda, a joué un rôle central dans cette offensive fulgurante qui a conduit à la fin du régime Assad. Malgré sa tentative de modérer son discours, Jolani reste classé comme groupe terroriste par certaines chancelleries occidentales, reflétant la complexité de la situation politique actuelle.
L’avenir de la Syrie reste incertain alors que les acteurs internationaux tentent de déterminer leur rôle dans le cadre de la future transition politique. La question du destin de Assad et de son régime n’a pas encore trouvé de réponse claire, mais il est évident que la guerre civile syrienne, qui dure depuis plus d’une décennie, entre dans une nouvelle phase avec des implications géopolitiques majeures pour la région et au-delà.