Des centaines de manifestants tunisiens se sont rassemblés dans les rues de Tunis pour exprimer leur mécontentement envers le président Kais Saied et pour demander la libération des figures politiques de l’opposition incarcérées. Organisée par la confédération syndicale UGTT, cette manifestation a réuni des membres de diverses factions politiques, ainsi que des proches des détenus. Ces derniers ont exprimé leur inquiétude face à la répression croissante dans le pays, dénonçant un régime qui ne respecte pas la constitution ni la loi.
Les manifestants ont défilé sur l’avenue Habib Bourguiba, un lieu historique de protestations à Tunis, en portant des pancartes où il était inscrit : « L’injustice est le début de la fin ». Ils ont scandé des slogans appelant à la fin du régime de Kais Saied et à la libération des prisonniers politiques, affirmant que le pays était plongé dans une crise profonde, marquée par la répression des libertés fondamentales et l’emprisonnement de jeunes pour des publications sur les réseaux sociaux.
L’activiste Souhaieb Ferchichi a pris la parole lors du rassemblement, déclarant : « Nous ne sommes pas satisfaits de ce qui se passe. Les gens continuent de revendiquer leurs droits malgré une atmosphère de peur et de répression. » Il a ajouté : « Ce régime échoue. Il nous vend des slogans sans respecter la constitution et la loi. »
L’UGTT, un acteur clé dans la vie politique du pays, a dénoncé la répression des voix dissidentes et les arrestations arbitraires. Noureddine Taboubi, le secrétaire général du syndicat, a dénoncé un « état de silence » dans le pays et a critiqué la manière dont les autorités traitent les opposants politiques et les journalistes. « Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette situation. Ce n’est pas un simple problème politique, c’est une question de libertés et de droits humains », a-t-il déclaré.
Les protestations ont mis en lumière une inquiétude croissante parmi les Tunisiens quant à l’avenir démocratique du pays. Sous la présidence de Saied, qui a concentré les pouvoirs entre ses mains, la Tunisie semble revenir sur ses engagements démocratiques, compromettant les acquis de la révolution de 2011. Le recours à la répression et l’emprisonnement de figures de l’opposition sont devenus des symboles d’une politique autoritaire qui étouffe les voix discordantes.
Les manifestants ont clairement exprimé leur désir de changer de direction, réclamant un retour aux principes démocratiques et un respect total des droits de l’homme. L’appel à la libération des prisonniers politiques et à la fin de la répression trouve un écho croissant parmi ceux qui, comme Souhaieb Ferchichi, estiment que la Tunisie mérite un gouvernement qui respecte les libertés et la constitution, plutôt qu’un régime qui agit dans l’ombre de la peur et de l’intimidation.
À mesure que la situation politique se tend, ces protestations pourraient marquer un tournant dans la lutte pour la liberté et la démocratie en Tunisie. Les voix dissidentes ne semblent pas prêtes à se laisser réduire au silence, et la pression sur le régime de Kais Saied continue de croître, alors que les Tunisiens s’efforcent de protéger les acquis de leur révolution.