Alors que l’ensemble du monde musulman se préparait à accueillir l’Aïd el-Adha, la date tant attendue a été officiellement annoncée par les autorités religieuses d’Arabie saoudite et confirmée, ce mardi 27 mai 2025, par le ministère algérien des Affaires religieuses et des Wakfs : la fête du sacrifice sera célébrée le vendredi 6 juin 2025.
C’est à partir de l’observation du croissant lunaire dans plusieurs régions d’Arabie saoudite, dont Tamir, Sudair et Taïf, que la Cour suprême saoudienne a déterminé que le mercredi 28 mai 2025 marquerait le premier jour du mois de Dhou al-Hijja 1446. Ainsi, le jour de Arafat, moment central du pèlerinage (Hadj), aura lieu le jeudi 5 juin, suivi immédiatement par l’Aïd el-Adha le vendredi 6 juin.
Dans la foulée, l’Algérie a harmonisé son calendrier religieux, réaffirmant sa tradition de suivre l’annonce saoudienne, notamment par respect pour les rituels liés au Hadj.
Mais cette année, au-delà de la dimension spirituelle, l’Aïd el-Adha prend en Algérie une tournure économique particulière. Face à la flambée des prix du bétail sur le marché local, le gouvernement a décidé d’importer jusqu’à un million de moutons, essentiellement en provenance d’Espagne et de Roumanie.
Le ministère du Commerce, en coordination avec d’autres institutions, a fixé un prix plafonné à 40 000 dinars par mouton, afin de préserver l’accès au rituel pour les familles algériennes aux revenus modestes. Pour garantir une distribution équitable, une opération logistique d’envergure nationale a été déployée. Des camions frigorifiques, des points de vente surveillés, et même des avions militaires ont été mobilisés pour transporter les bêtes jusque dans les régions les plus reculées du sud algérien.
L’Algérie n’est pas seule à célébrer l’Aïd le vendredi 6 juin. La Tunisie, la Jordanie, les Émirats arabes unis et l’Indonésie ont également aligné leur calendrier avec celui de l’Arabie saoudite. En revanche, certains pays comme la Malaisie fêteront l’Aïd le samedi 7 juin, en raison d’une observation lunaire différente.
Au-delà des aspects logistiques, l’Aïd el-Adha demeure un moment fort de la foi musulmane. Elle commémore la soumission du prophète Ibrahim à Dieu, qui, selon la tradition, fut prêt à sacrifier son fils avant qu’un mouton ne lui soit substitué. Ce sacrifice symbolique, renouvelé chaque année, est l’occasion pour les familles de se retrouver, prier ensemble, et partager la viande du sacrifice avec les proches et les plus démunis.
Malgré les défis économiques, l’esprit de solidarité reste intact en Algérie. Dans plusieurs villes, des associations caritatives se mobilisent pour collecter des dons, organiser des distributions de viande, et faire en sorte qu’aucune famille ne soit privée de ce moment sacré.