L’armée israélienne a intensifié samedi ses opérations militaires dans la ville de Gaza, détruisant une nouvelle tour d’habitation et appelant ses habitants à évacuer vers le sud, en prévision d’un assaut terrestre imminent.
Selon le Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), Israël s’attend à ce qu’« un million de personnes » fuient la ville vers le sud, sans préciser de calendrier. « Jusqu’à présent, environ 70 000 Gazaouis ont quitté le nord de la bande de Gaza », a précisé un responsable du ministère de la Défense sous couvert d’anonymat. La guerre a déjà contraint la quasi-totalité des deux millions d’habitants de Gaza à fuir au moins une fois depuis le début du conflit.
Les quartiers visés comprennent les blocs résidentiels 783, 784, 690 et 688, ainsi que les tentes situées au carrefour de Beyrouth et dans la rue de la Ligue arabe. Les habitants ont été sommés de se diriger vers la « zone humanitaire » d’Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, où des milliers de déplacés se sont déjà regroupés. Selon le ministère de la Défense, cette zone devrait s’étendre depuis un groupe de camps de réfugiés du centre de Gaza jusqu’à la zone côtière d’Al-Mawasi et vers l’est.
Israël affirme contrôler 40 % de Gaza-ville et poursuit son objectif déclaré : affaiblir le Hamas et libérer les otages capturés le 7 octobre 2023. Les bombardements ont notamment visé la tour Soussi, après la destruction d’un bâtiment similaire. Israël justifie ces frappes en affirmant viser des « infrastructures terroristes » utilisées selon elle par le Hamas, une affirmation contestée par le mouvement islamiste.
Des avions israéliens ont largué des milliers de tracts au-dessus des quartiers ouest de Gaza, exhortant les habitants à évacuer avant les bombardements. L’armée a confirmé sa préparation à une attaque terrestre à grande échelle et a commencé à mobiliser des dizaines de milliers de réservistes. Cette semaine, le chef d’état-major Eyal Zamir a inspecté les troupes sur un site surplombant Gaza, déclarant : « Nous intensifions nos opérations sur le front principal. »
Le président américain Donald Trump, a évoqué vendredi des « négociations approfondies » avec le Hamas concernant ces otages. Le nouveau chef du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Brad Cooper, a effectué une visite en Israël samedi.
Les déclarations du Premier ministre israélien sur l’évacuation de Gaza ont provoqué une forte condamnation de l’Égypte et du Qatar. Le Caire a dénoncé une tentative de « prolonger l’escalade et d’accroître l’instabilité », affirmant que ces pratiques constituent une violation flagrante du droit international humanitaire et des crimes de guerre. Le Qatar a dénoncé la « punition collective » imposée aux Palestiniens et appelé la communauté internationale à s’opposer aux politiques israéliennes extrémistes.