Le départ de la partie maghrébine de la flottille internationale « Résilience globale », transportant de l’aide humanitaire et des militants pro-palestiniens vers la bande de Gaza, a été reporté à mercredi 10 septembre, alors qu’il était initialement prévu dimanche 7 septembre. Selon les organisateurs, ce retard est imputable à des « raisons techniques et logistiques » indépendantes de leur volonté, après un précédent report lié aux mauvaises conditions météorologiques.
Cette flottille s’inscrit dans un contexte de crise humanitaire sans précédent. La bande de Gaza, sous blocus depuis plus de dix ans, connaît une pénurie dramatique de nourriture, de médicaments et d’eau potable. Les Nations Unies ont récemment déclaré qu’environ 500 000 personnes étaient confrontées à une famine et à des conditions « catastrophiques ». Les attaques israéliennes sur l’enclave palestinienne ont fait au moins 64 368 victimes, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, la majorité étant des civils, tandis que plusieurs organisations internationales alertent sur le risque imminent d’un effondrement humanitaire complet.
La flottille « Résilience globale » a pour objectif de porter secours à ces populations tout en envoyant un message clair à la communauté internationale : il est urgent de protéger les civils et d’ouvrir un corridor humanitaire sûr. Les navires partis d’Espagne et d’Italie doivent rejoindre la partie maghrébine pour former un convoi capable de défier le blocus maritime et d’acheminer les cargaisons d’aide. Selon les organisateurs, cette initiative vise non seulement à fournir une assistance immédiate mais également à dénoncer l’inaction des gouvernements face à ce qu’ils qualifient de « génocide en cours ».
La dimension symbolique de cette flottille est également forte. Elle réunit des militants, des personnalités publiques et des figures de l’activisme mondial. Parmi eux figurent la militante suédoise Greta Thunberg, l’acteur irlandais Liam Cunningham et l’acteur espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des parlementaires européens et l’ancienne maire de Barcelone, Ada Colau. Leur présence souligne l’engagement transcontinental pour la cause palestinienne et la solidarité avec la population de Gaza.
Cette mission fait écho à plusieurs tentatives antérieures de livraisons humanitaires, qui ont été bloquées ou interrompues par Israël. En juin et juillet 2025, des navires comme le « Madleen » et le « Handala » avaient été interceptés en mer, avec des activistes arrêtés et déportés. Ces événements illustrent les risques auxquels s’exposent les participants de la flottille, mais également leur détermination à maintenir la pression sur la scène internationale et à rappeler que la communauté mondiale ne peut rester passive face à la souffrance de centaines de milliers de civils.
La flottille transportera plus de 45 tonnes d’aide humanitaire, comprenant des vivres, des médicaments et du matériel médical. Ces ressources vitales doivent permettre de soulager une population qui vit dans des conditions extrêmes, privées d’accès à des services de santé adéquats et confrontées à une insécurité alimentaire généralisée. Les organisateurs insistent sur le caractère légal de leur initiative, affirmant que « les civils transportant de l’aide en eaux internationales sont protégés par le droit maritime » et que tout blocage de la mission constituerait « un acte de piraterie ».
Alors que le convoi se prépare à quitter Tunis pour rejoindre les autres navires en Méditerranée, l’attention internationale est tournée vers cette initiative. « Résilience globale » est un acte de défi et une déclaration que l’humanité refuse d’abandonner Gaza. Le départ de la flottille intervient à un moment critique, où chaque jour compte pour prévenir une aggravation de la crise humanitaire et rappeler au monde que la solidarité internationale peut franchir toutes les frontières.