La bande de Gaza a été secouée ce week-end par de violents affrontements internes opposant les forces de sécurité du Hamas à des membres armés du clan Doghmosh, l’un des plus influents et redoutés de l’enclave palestinienne. Selon des sources médicales locales, au moins 27 personnes ont été tuées, dont 19 membres du clan et huit combattants du Hamas, dans ce qui s’annonce comme l’un des épisodes les plus meurtriers de tensions internes depuis la fin des offensives israéliennes.
Les combats ont éclaté samedi dans le centre de Gaza, non loin de l’hôpital jordanien, lorsque des hommes armés du clan Doghmosh ont résisté à une tentative d’arrestation menée par les forces de sécurité loyales au Hamas. Des témoins décrivent des échanges nourris de tirs, des explosions sporadiques et des scènes de panique parmi les civils pris au piège.
Le ministère de l’Intérieur, contrôlé par le Hamas, a confirmé que ses unités avaient « encerclé et affronté une milice armée », accusée d’avoir attaqué un poste de sécurité. Dans un communiqué, le ministère a qualifié l’opération de « mission de maintien de l’ordre contre des éléments hors-la-loi », tout en reconnaissant la perte de huit de ses agents.
Le clan Doghmosh, implanté de longue date dans la ville de Gaza, est connu pour ses activités paramilitaires et son contrôle sur plusieurs zones du sud de l’enclave. Dans le passé, il a souvent été en tension avec le Hamas, notamment à propos du contrôle des trafics et de la gestion sécuritaire du territoire. Ces rivalités, longtemps contenues, semblent aujourd’hui avoir explosé au grand jour, fragilisant encore davantage un territoire déjà éprouvé par la guerre et la crise humanitaire.
Des sources locales rapportent que les affrontements se sont prolongés plusieurs heures et que des habitants ont fui les quartiers touchés par les combats. L’électricité et les communications ont été coupées par intermittence, tandis que des véhicules blindés du Hamas patrouillaient encore ce dimanche matin dans plusieurs rues désertées.
Cette flambée de violence interne vient rappeler la fragilité de l’ordre imposé par le Hamas dans une bande de Gaza exsangue, où la reconstruction post-conflit reste au point mort et où les tensions tribales, économiques et politiques menacent de plus en plus la cohésion sociale.
« Ce n’est pas seulement un affrontement entre le Hamas et un clan », confie un habitant de Gaza interrogé sous couvert d’anonymat. « C’est le signe que le pouvoir se fissure, que la peur ne suffit plus à maintenir la paix. »
Alors que les corps des victimes continuent d’affluer vers les hôpitaux débordés, de nombreux observateurs craignent que cet épisode ne soit le prélude à une série de règlements de comptes internes, dans une enclave où la guerre, même lorsqu’elle semble terminée, continue de se rejouer entre Palestiniens.