Lundi, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et associations, notamment des anciens combattants, ont appelé l’État français à reconnaître sa « responsabilité » dans l’utilisation de la torture pendant la guerre d’Algérie (1954-1962).
Dans un dossier transmis à l’Élysée et rendu public, une vingtaine d’organisations, dont la Ligue des droits de l’homme (LDH) et les « Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre », ont souligné l’importance de comprendre les mécanismes répressifs ayant conduit à l’utilisation de la torture, qualifiant le viol comme un instrument essentiel de ce processus. Elles ont affirmé que cette démarche n’était pas un acte de repentance, mais une expression de confiance dans les valeurs nationales.
La présidence française avait déjà pris une première mesure en ce sens il y a deux ans lors d’un hommage aux combattants de la guerre d’Algérie. Toutefois, cette reconnaissance, qualifiée d' »importante » et de « courageuse » par Nils Andersson, président de l’association ACCA, signataire de l’appel, était jugée incomplète car elle ne rétablissait pas de chaîne de responsabilités.
Pendant les événements d’Algérie, qui ont conduit à l’indépendance du pays en 1962, la torture était utilisée comme un système de guerre, théorisé, enseigné, pratiqué et couvert par les gouvernements français. Cela engage pleinement la responsabilité de l’État, ont estimé les organisations, qui regrettent de ne pas avoir été reçues à l’Élysée.
La présidence, sollicitée par l’AFP, n’a pas répondu dans l’immédiat.