La récente rencontre entre Cyril Ramaphosa et Abdelmadjid Tebboune à Alger, marquée par des discussions sur la coopération économique et politique, a donné l’impression d’un partenariat prometteur entre deux nations aux histoires et aux défis communs. Cependant, cette rencontre a aussi mis en lumière les limites de la portée réelle de leurs engagements et les accusations qui ternissent leur image. Ramaphosa, arrivé au pouvoir en 2018 avec la promesse de restaurer l’intégrité politique en Afrique du Sud, a été rapidement rattrapé par l’affaire *Phala Phala*, qui révèle des pratiques douteuses et la dissimulation de fonds liés à sa ferme privée. Malgré ses efforts pour se présenter comme un réformiste, cette affaire jette un doute sérieux sur sa capacité à incarner un modèle de transparence et de changement.
De l’autre côté, Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie depuis 2019, a placé la lutte contre la corruption au cœur de son mandat, promettant de rompre avec les pratiques d’une époque où l’élite politique et économique se partageait le pouvoir et les richesses. Si l’incarcération de figures politiques et d’hommes d’affaires a semblé un premier pas vers la transparence, cette campagne a été perçue par beaucoup comme sélective, visant surtout des rivaux politiques tandis que certains réseaux d’influence continuent de prospérer à l’abri des poursuites. Dans un État où le pouvoir reste fortement centralisé et où la répression est courante, la méfiance persiste quant à l’authenticité des réformes entreprises par Tebboune.
La corruption, fléau endémique de l’Afrique, persiste comme un obstacle majeur au développement et à la prospérité. Les scandales et les pratiques opaques des dirigeants comme Ramaphosa et Tebboune illustrent combien les ambitions de réforme et de transparence sont souvent compromises par des intérêts plus profonds et plus puissants. Pour que l’Afrique puisse espérer un avenir où la confiance dans ses institutions sera restaurée, elle doit se libérer des dirigeants qui privilégient les discours aux actes concrets et qui, au lieu de bâtir des ponts vers un meilleur futur, se contentent d’entretenir un statu quo nocif.