Les prix internationaux du pétrole brut ont connu une augmentation notable ce mercredi, alimentée par des tensions géopolitiques croissantes et des anticipations autour des décisions de l’OPEP+ sur une réduction de l’offre.
Le prix du baril de Brent a atteint 73,78 dollars (+0,2%), tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a progressé à 70,08 dollars (+0,2%). Ces hausses s’inscrivent dans une dynamique amorcée mardi, où le Brent avait enregistré une augmentation de 2,5%, sa plus forte progression en deux semaines.
Cette envolée des prix du pétrole est attribuée à divers facteurs géopolitiques. Le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est menacé par des déclarations israéliennes évoquant une éventuelle reprise des hostilités. Les attaques terroristes en Syrie, notamment autour de Hama, surviennent après des événements similaires à Alep. Par ailleurs, la loi martiale en Corée du Sud reflète des tensions accrues dans la péninsule asiatique. Ces événements contribuent à renforcer l’incertitude sur la stabilité des approvisionnements en pétrole dans des régions stratégiques.
La Chine, premier importateur mondial de pétrole brut, voit sa demande ralentir. Cette tendance inquiète les analystes, qui estiment que la croissance de la demande chinoise pourrait ne pas revenir à son niveau habituel avant 2025.
Selon des sources du secteur, l’OPEP+ envisage de maintenir ses réductions de production jusqu’à fin mars 2025. Cette stratégie vise à contrer la croissance rapide de l’offre des pays non membres de l’alliance, tels que les États-Unis, le Canada et le Brésil.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une augmentation de l’offre des pays non-OPEP+ de 1,5 million de barils par jour en 2025, tandis que la demande mondiale ne croîtrait que de 1 million de barils par jour.
Aux États-Unis, les réserves de pétrole brut ont augmenté de 1,2 million de barils la semaine dernière, tandis que les stocks d’essence ont bondi de 4,6 millions de barils. Ce surplus s’explique malgré une période habituellement marquée par une forte consommation due aux déplacements de Thanksgiving.
Le marché pétrolier reste suspendu aux décisions de l’OPEP+ et à l’évolution des tensions géopolitiques. Si les efforts de l’alliance pour stabiliser les prix se poursuivent, la pression exercée par une offre non-OPEP+ croissante et une demande mondiale modérée, notamment en Chine, laisse entrevoir une volatilité persistante. Les prochains mois seront déterminants pour le rééquilibrage du marché et l’avenir de la gouvernance énergétique mondiale.