Les coupures d’eau à Oran ne sont rien d’autre qu’une démonstration flagrante de l’incapacité chronique de la SEOR et des autorités locales à gérer un problème aussi fondamental que l’approvisionnement en eau potable. Le directeur de la SEOR, M. Oussama Helaïli, tente de se donner bonne conscience en annonçant des projets d’envergure comme le doublement de la canalisation Tafna-El Amria, mais ces solutions tardent à voir le jour et ne font que révéler une gestion en retard de plusieurs décennies.
Les 12 milliards de dinars alloués à ce projet stratégique restent dans les limbes, dépendants d’une inscription budgétaire qui tarde à être décidée. Pendant ce temps, les citoyens doivent subir une maintenance mal planifiée et des fuites qui ne sont réparées que sur le tard, affectant plus de dix communes et les privant d’eau pendant plusieurs jours. Cette situation se voit encore aggravée par un programme de coupures censé s’aligner sur les vacances d’hiver, une période où les besoins en eau sont au plus haut.
Le cynisme de la situation est exacerbé par le fait que la SEOR, plutôt que de chercher à résoudre les problèmes de fond, se contente de faire des annonces pompeuses tout en mettant en avant des actions ponctuelles comme des « interventions nécessaires pour réduire les pertes ». Mais ces pertes, qui atteignent 7.000 m³ par jour, semblent d’une ampleur bien trop grande pour être résolues par des mesures cosmétiques. La véritable question demeure : pourquoi avoir laissé les infrastructures se détériorer à ce point avant de réagir ?
Au final, ce sont les citoyens qui paient le prix de cette mauvaise gestion, forcés de vivre dans une incertitude permanente concernant la disponibilité de l’eau, un bien essentiel. Le discours rassurant du directeur de la SEOR n’est qu’un écran de fumée, une tentative de minimiser un échec retentissant qui persiste malgré les promesses de modernisation.