La transformation numérique de la Douane algérienne marque une volonté claire de modernisation, mais ces efforts mettent en lumière un retard préoccupant par rapport à d’autres pays. Alors que plusieurs nations ont depuis longtemps adopté des systèmes entièrement dématérialisés et optimisés, l’Algérie semble avancer à pas lents dans un domaine où la réactivité et l’innovation sont cruciales.
L’introduction de la plateforme « SAZ » et des déclarations électroniques pour les voyageurs est un pas dans la bonne direction, mais aurait dû être déployée depuis plusieurs années. Dans d’autres pays, les démarches douanières sont aujourd’hui intégrées à des écosystèmes numériques performants, offrant aux usagers des services simples, rapides et accessibles. En Algérie, la persistance d’un nombre important d’usagers préférant les démarches physiques illustre un manque d’adhésion, probablement lié à des insuffisances techniques ou à une sensibilisation limitée.
De plus, l’adoption de technologies comme Alcomsat-1 et la fibre optique, bien qu’intéressante, semble tardive et insuffisante face aux avancées internationales. Par exemple, des pays africains comme le Rwanda ou le Ghana exploitent déjà des systèmes alimentés par l’intelligence artificielle pour réduire les délais de traitement et accroître la transparence. En comparaison, les initiatives algériennes apparaissent comme des mesures de rattrapage, sans véritable innovation disruptive.
Pour les opérateurs économiques, la promesse d’une automatisation accrue et d’un suivi en temps réel est séduisante, mais soulève des questions quant à sa mise en œuvre réelle. Les lourdeurs administratives et les blocages bureaucratiques, souvent associés à l’administration algérienne, risquent de limiter les bénéfices attendus.
Ces initiatives montrent que l’Algérie cherche à entrer dans l’ère numérique, mais cette ambition devra s’accompagner d’une accélération significative des réformes et d’une vision plus audacieuse. L’enjeu n’est pas seulement de rattraper le retard accumulé, mais de positionner le pays comme un acteur compétitif dans une économie mondiale en constante évolution.