Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, a vanté à l’APN un projet de loi censé consacrer la souveraineté de l’Algérie sur ses ressources minières, qualifiées de « propriété inaliénable » de la nation. Noble ambition, mais les promesses ronflantes masquent-elles une réalité moins reluisante ? En affirmant que les richesses du sol et du sous-sol appartiennent à la collectivité, le texte brandit le patriotisme comme étendard. Pourtant, l’ouverture aux investisseurs étrangers, présentée comme une nécessité pour attirer capitaux et technologies, soulève des questions. Comment garantir que l’État, souvent critiqué pour sa gestion opaque, ne cède pas trop de terrain aux multinationales sous couvert de partenariats ?
La révision de la règle 49/51, censée équilibrer attractivité et intérêts nationaux, ressemble à un funambulisme risqué. Assouplir les contraintes pour séduire les investisseurs tout en promettant un contrôle « rigoureux » via des droits de préemption ou des cahiers des charges semble optimiste, voire naïf, dans un secteur où la corruption et les pressions internationales sont légion. Les mesures de transparence – renforcement des agences minières, cadastre public, portail numérique – sont louables, mais leur efficacité reste à prouver dans un pays où les institutions peinent à inspirer confiance.
Si Arkab insiste sur la protection de l’environnement et le développement local, ces engagements sonnent creux sans mécanismes concrets de suivi. Quant à la manne financière promise à l’État, elle risque de s’évaporer si les investisseurs, autorisés à rapatrier leurs profits, exploitent les failles fiscales. Ce projet de loi, drapé dans un discours souverainiste, pourrait n’être qu’un pansement sur une économie dépendante, incapable de valoriser seule ses ressources. L’Algérie rêve de reprendre la main, mais sans une gouvernance irréprochable, ce texte risque de rester une belle déclaration d’intentions.
