Le stade Hamlaoui de Constantine, fraîchement rénové pour le Championnat d’Afrique des Nations réservé aux joueurs locaux et ayant coûté près de 70 milliards de centimes, est aujourd’hui dans un état désastreux. Lundi dernier, en moins d’une demi-heure, une vague de violence imprévisible s’est abattue à l’intérieur de l’enceinte sportive lors du match entre le CS Constantine et l’USM Alger, causant des dégâts estimés à 25 milliards de centimes par un huissier de justice.
Sièges saccagés, terrain partiellement endommagé et installations vandalisées : tel est le constat accablant. La facture, très lourde, devra être honorée d’une manière ou d’une autre par les clubs concernés. Ce déchaînement de violence, bien que condamnable, a toutefois déclenché une vague de stigmatisation sournoise envers les supporters du CSC sur certains plateaux de chaînes de télévision privées, sur les réseaux sociaux et sur divers sites, jetant l’anathème sur tout ce qui est constantinois.
Ce climat délétère est aggravé par des rumeurs de corruption et d’arrangements de matchs en fin de championnat, plongeant le football algérien dans une crise profonde, souvent alimentée par une minorité d’individus se proclamant journalistes. Face à cette situation, les mesures coercitives que le ministre de la Jeunesse et des Sports prévoit d’annoncer risquent de se révéler inefficaces tant que les présidents de clubs persisteront dans leur irresponsabilité.
Dès son élection à la tête de la FAF, Walid Sadi avait souligné l’urgence d’un assainissement en profondeur. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? N’est-il pas temps de revoir ce modèle de professionnalisme à l’algérienne qui engloutit des milliards sans garantir une équipe nationale performante ? Des solutions s’imposent avant que la situation n’échappe aux pouvoirs publics, qui pourraient être contraints d’adopter des mesures répressives dans un contexte d’émeute. Il est crucial de ne pas perdre de vue que les fauteurs de troubles restent à l’affût du moindre incident pour attiser les tensions.