Le blanchiment d’argent, résultant d’activités illégales, pèse comme une épée de Damoclès sur l’économie algérienne, engendrant d’énormes pertes et semant le chaos dans le tissu économique local. Les conséquences s’étendent insidieusement à la vie sociale et économique, provoquant des déséquilibres notables dans la balance commerciale et le produit intérieur brut.
De multiples rapports ont mis en lumière le rôle central de Chafik Chengriha, fils du dictateur, le général Saïd Chengriha, dans le vaste réseau de blanchiment d’argent impliquant les hauts gradés militaires. Il serait l’instigateur de manœuvres financières douteuses, spécialement en ce qui concerne les importations et les transferts de fonds ces dernières années. Les opérations de détournement de sommes colossales du pays se seraient ainsi multipliées, grâce aux manipulations de Chafik Chengriha et de ses acolytes, opérant dans les méandres des factures et des documents liés aux échanges internationaux. De plus, il aurait orchestré d’importantes transactions vers des comptes bancaires anonymes en Suisse et au Panama. Cependant, l’argent liquide n’est pas en reste, l’armée ayant la mainmise sur tous les aspects de l’Algérie, notamment les aéroports qui se transforment en véritables corridors clandestins pour l’acheminement d’argent, de cocaïne et de prostituées vers l’Europe et les pays du Golfe. La bande s’affaire à faire transiter d’énormes sommes d’argent vers la Tunisie, profitant de complicités au sein des douanes et de la gendarmerie de Chafik, avant de rejoindre l’Europe via le réseau mafieux italien, étroitement lié à la pègre algérienne. Un rapport explosif de l’organisation non gouvernementale basée à Washington, Global Financial Integrity, a révélé que l’Algérie a perdu près de 200 milliards de dollars rien qu’entre 2019 et 2022, du fait de la falsification de factures et de la manipulation des valeurs déclarées aux services douaniers. Ces manœuvres ont permis à Chengriha de transférer frauduleusement des fonds au-delà des frontières internationales, dévoilant ainsi l’ampleur des méfaits commis.