Le roi Abdallah II de Jordanie a nommé Jaafar Hassan, un proche conseiller et ancien ministre de la Planification, au poste de Premier ministre à la suite des élections législatives du 10 septembre 2024. Ce changement s’inscrit dans le cadre des prérogatives constitutionnelles du roi, qui détient le pouvoir exclusif de nommer le chef du gouvernement après chaque élection.
Hassan, âgé de 56 ans, est un homme d’expérience ayant occupé plusieurs postes stratégiques au sein de l’appareil gouvernemental, notamment en tant que directeur de cabinet du roi. Il succède à Bicher Khasawneh, qui avait dirigé le gouvernement depuis 2020.
Les élections de septembre ont révélé une faible participation, seulement 32 % des électeurs ayant pris part au scrutin, traduisant un certain désenchantement de la population face aux difficultés économiques persistantes et à l’impact de la guerre entre Israël et le Hamas sur l’opinion publique. Le Front d’action islamique (FAI), représentant les Frères musulmans, a profité de ce contexte pour s’imposer comme la principale force politique, obtenant 31 des 138 sièges du Parlement.
La Jordanie traverse une période délicate, avec un taux de chômage élevé atteignant 21 % au début de l’année 2024 et une économie fortement dépendante de l’aide internationale, en particulier des États-Unis et du Fonds monétaire international (FMI). Le secteur touristique, qui constitue environ 14 % du PIB national, a particulièrement souffert des tensions régionales, exacerbées par le conflit à Gaza.
Ce nouveau gouvernement sera confronté à de nombreux défis, notamment la gestion de la dette publique, qui dépasse 50 milliards de dollars, et la mise en œuvre des réformes économiques imposées par le FMI. De plus, les revendications populaires pour l’annulation du traité de paix avec Israël, signé en 1994, restent un sujet sensible, dans un pays où près de la moitié de la population est d’origine palestinienne.