Le 23 janvier 2025, un nouvel affrontement a secoué le Soudan, cette fois autour de l’incendie d’une importante raffinerie de pétrole, située à 71 kilomètres au nord de la capitale, Khartoum. L’attaque a rapidement alimenté des accusations mutuelles entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), les deux belligérants s’accusant tour à tour d’être responsables de la destruction de cette infrastructure vitale. Cet incident survient dans un contexte déjà tendu, où la guerre civile entre ces deux puissances rivales du Soudan semble atteindre de nouveaux sommets de violence.
Dans un communiqué officiel, l’armée soudanaise a désigné les FSR comme étant responsables de l’incendie de la raffinerie, affirmant que cette action était une tentative délibérée des paramilitaires de détruire les infrastructures du pays. Selon l’armée, cette attaque aurait été menée dans un « acte désespéré » après que les paramilitaires aient échoué à s’emparer des ressources stratégiques du Soudan. Des témoins oculaires ont signalé avoir observé d’épais nuages de fumée s’élevant autour de la raffinerie, une des plus grandes installations pétrolières du pays, soulignant l’ampleur des dégâts.
Cependant, les Forces de soutien rapide ont réagi en accusant à leur tour l’armée de la destruction. Selon les paramilitaires, la raffinerie aurait été ciblée lors de frappes aériennes menées par l’armée avec des bombes-barils, une méthode souvent utilisée dans les conflits modernes. Les FSR ont qualifié cette attaque de « crime de guerre », et l’ont inscrit dans le cadre plus large des violations qu’ils attribuent à l’armée depuis le début du conflit. Cette nouvelle confrontation reflète l’escalade des tensions à Khartoum et dans d’autres régions du pays, alors que chaque camp cherche à affirmer sa domination sur le Soudan.
L’attaque sur la raffinerie intervient à un moment critique de la guerre civile soudanaise, au moment où les combats entre l’armée et les FSR s’intensifient à Khartoum. La semaine précédente, l’armée aurait lancé une offensive pour avancer vers Khartoum-Nord (Bahri), après avoir récemment repris la ville de Wad Madani. Cette ville, capitale de l’État d’Al-Jazira, avait été sous le contrôle des paramilitaires pendant plus d’un an, et sa reconquête représente un tournant dans les batailles pour le contrôle du pays.
Le conflit au Soudan, qui dure depuis plusieurs années, a engendré une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Selon l’International Rescue Committee, le nombre de morts s’élève désormais à des dizaines de milliers et plus de 12 millions de personnes ont été déplacées par les combats. Les régions du Darfour, à l’ouest, et du Kordofan, au sud, sont toujours largement sous le contrôle des Forces de soutien rapide, tandis que l’armée a consolidé son emprise sur le nord et l’est du pays. La capitale, Khartoum, reste le théâtre de violents affrontements, chaque camp cherchant à dominer cette région stratégique.
La guerre civile soudanaise, qui a plongé le pays dans une crise économique et humanitaire profonde, semble se prolonger sans solution immédiate en vue. Alors que les deux belligérants se livrent à des attaques aussi bien militaires que médiatiques, l’issue du conflit demeure incertaine. Les populations civiles, elles, continuent de subir les conséquences de ce combat pour le pouvoir, avec des destructions massives et des souffrances qui semblent sans fin.