Le 29 janvier 2025, un glissement de terrain meurtrier a enseveli plusieurs mineurs d’or artisanaux, majoritairement des femmes, dans la région de Koulikoro, au sud du Mali. L’accident s’est produit dans une mine d’or non réglementée, mettant en lumière les conditions précaires et dangereuses dans lesquelles évoluent les orpailleurs maliens.
Selon le gouverneur de la région, le colonel Lamine Kapory Sanogo, les victimes étaient en train de creuser dans une excavation lorsqu’une digue de terre à cédé, provoquant une inondation soudaine. « Les femmes étaient nombreuses dans l’excavation à la recherche d’or, et la digue à cédé, entraînant l’inondation du site », a-t-il déclaré à la télévision nationale.
Les autorités locales n’ont pas encore fourni de bilan précis du nombre de victimes. Les équipes de secours ont été dépêchées sur place pour tenter de retrouver des survivants et des corps, mais les conditions difficiles compliquent les opérations de sauvetage.
L’accident de Koulikoro s’ajoute à une série de catastrophes similaires qui ont enduillé le Mali ces dernières années. En janvier 2024, plus de 70 mineurs avaient perdu la vie dans l’effondrement d’une mine d’or non réglementée près de la capitale Bamako. Ces drames illustrent les dangers extrêmes auxquels sont exposés les orpailleurs artisanaux.
Le Mali est l’un des trois plus grands producteurs d’or en Afrique, aux côtés de l’Afrique du Sud et du Ghana. L’exploitation aurifère joue un rôle crucial dans l’économie malienne, représentant plus de 80 % des exportations du pays en 2021. Selon le ministère américain du Commerce, environ 2 millions de Maliens – soit plus de 10 % de la population – en dépendent directement pour leur survie.
Cependant, une grande partie de cette exploitation demeure artisanale et non réglementée. Les orpailleurs, souvent équipés de moyens rudimentaires, travaillent dans des conditions extrêmement précaires. L’absence de normes de sécurité adéquates expose les mineurs à des risques d’effondrements, d’inondations et d’intoxications dues à l’utilisation de produits toxiques comme le mercure.
Outre les dangers physiques, l’orpaillage artisanal malien soulève également des préoccupations sécuritaires. Dans le nord du pays, certaines mines non réglementées serviraient de sources de financement aux groupes armés et extrémistes actifs dans la région, contribuant ainsi à la violence qui frappe le Mali depuis plus d’une décennie.
Toutefois, le site où s’est produit le dernier effondrement, situé dans le sud du Mali, est plus éloigné des zones contrôlées par ces groupes. Cela souligne que les problèmes liés à l’exploitation artisanale de l’or ne se limitent pas aux seuls enjeux sécuritaires, mais englobent également des défis économiques, environnementaux et sociaux.