Le 4 mai 2025, un développement majeur a eu lieu dans les relations entre le Liban et le Hamas, avec la remise par ce dernier d’un homme suspecté d’avoir participé à des tirs de roquettes vers Israël depuis le territoire libanais. Cette action intervient après une série de mises en garde émises par le gouvernement libanais, qui a exprimé son désir de maintenir la stabilité du pays et de prévenir toute menace à sa sécurité nationale.
Selon l’armée libanaise, le suspect, dont l’identité n’a pas été révélée, a été remis « à l’entrée du camp de Aïn el-Héloué », un camp de réfugiés palestiniens situé à la périphérie de Saïda, dans le sud du Liban. L’homme est accusé d’avoir été impliqué dans deux tirs de roquettes vers Israël les 22 et 28 mars 2025. Ces attaques ont conduit Israël à répondre par des frappes aériennes sur le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth, des zones stratégiques abritant notamment des membres du Hezbollah, allié du Hamas.
La remise du suspect par le Hamas s’inscrit dans le cadre d’une série de mesures décidées par le gouvernement libanais, soucieux de préserver la souveraineté nationale. En effet, quelques jours auparavant, le Haut Conseil de défense du Liban avait formulé des recommandations fortes, avertissant qu’aucune action hostile ne serait tolérée depuis le territoire libanais. Le conseil a insisté sur le fait que des « mesures les plus fermes » seraient prises contre toute action menaçant la sécurité du pays, notamment par des groupes armés ou des factions politiques extérieures.
Les tirs de roquettes en mars, bien qu’aucun groupe ne les ait revendiqués, ont intensifié les tensions dans une région déjà fragile. Le Hezbollah, allié du Hamas, ainsi que d’autres groupes palestiniens sur le territoire libanais, ont souvent été accusés par Israël d’utiliser le Liban comme plateforme de lancement pour des attaques contre l’État hébreu. Cela a exacerbé les tensions avec Israël, qui maintient une vigilance constante à la frontière libano-israélienne.
Le Liban, déjà confronté à une crise économique et politique interne majeure, cherche à éviter une escalade militaire dans un contexte régional volatile. Cette remise de suspect par le Hamas peut être vue comme un geste symbolique de coopération, bien que certaines voix au Liban restent sceptiques quant à l’efficacité des actions menées pour contrôler les factions palestiniennes.
Le mois dernier, plusieurs arrestations avaient eu lieu au Liban, dont celles de trois membres du Hamas, également suspectés d’être impliqués dans les tirs de roquettes. Ces arrestations, ainsi que la remise actuelle du suspect, reflètent les efforts croissants du Liban pour éviter de devenir le théâtre d’une guerre par procuration entre Israël et ses ennemis régionaux. Cependant, la situation reste fragile, et le pays continue de faire face à la pression de maintenir un équilibre difficile entre ses alliés palestiniens et la sécurité nationale.
Alors que le Liban tente de préserver son intégrité et sa stabilité, la pression internationale demeure forte. Le pays se trouve pris entre des puissances régionales, avec d’un côté Israël, le Hezbollah et les groupes palestiniens de l’autre, et doit jongler avec ces tensions sans compromettre davantage sa souveraineté. Le rôle du Hamas dans cette dynamique pourrait continuer à être un sujet de débat et de négociation entre Beyrouth, les groupes armés palestiniens, et la communauté internationale.