Les cours du pétrole ont reculé d’enviro Chute des prix du pétrole : la surabondance de l’offre et le ralentissement de la demande américaine pèsent sur le marchén 2 % jeudi, sous l’effet d’une combinaison de facteurs baissiers : un excédent généralisé de l’offre mondiale et un affaiblissement de la demande américaine. Ces éléments ont contrebalancé les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient et les perturbations liées à la guerre en Ukraine.
À 11h34 EDT (15h34 GMT), le Brent a perdu 1,11 dollar (-1,6 %) pour s’établir à 66,38 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) reculait de 1,20 dollar (-1,9 %) à 62,47 dollars.
Selon Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, « les prix du pétrole réagissent aujourd’hui aux prévisions baissières de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), qui évoque une surabondance massive sur le marché l’an prochain ». L’AIE a en effet souligné dans son dernier rapport que la croissance de l’offre mondiale de pétrole dépasserait les attentes, avec des hausses de production significatives de l’OPEP et de ses alliés, notamment la Russie, réunis sous le mécanisme OPEP+. Le cartel a d’ailleurs décidé dimanche dernier d’augmenter sa production à compter d’octobre.
En parallèle, l’OPEP a maintenu ses projections concernant l’offre hors OPEP et la demande mondiale, signalant une demande globalement stable. « Le marché est tiraillé entre une pénurie perçue en raison des tensions géopolitiques et une surabondance réelle issue de l’augmentation de la production et des stocks », résume Tamas Varga, analyste chez PVM Oil Associates.
Les exportations saoudiennes vers la Chine devraient connaître un bond en octobre, selon plusieurs sources commerciales. Aramco prévoit d’expédier environ 1,65 million de barils par jour, contre 1,43 million en septembre. Toutefois, le marché s’interroge sur la capacité de la Chine à absorber ces volumes et à maintenir les stocks des pays de l’OCDE à un niveau faible, note Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Les investisseurs scrutent également d’éventuelles sanctions supplémentaires visant le pétrole russe.
En Russie, deuxième producteur mondial derrière les États-Unis, les revenus pétroliers ont fortement diminué en août, atteignant l’un des niveaux les plus bas depuis le début du conflit ukrainien, selon l’AIE. Ces tensions alimentent les discussions internationales sur la régulation et les restrictions du commerce énergétique, notamment au sein de l’Union européenne et avec les États-Unis.
Aux États-Unis, les prix à la consommation ont connu en août leur plus forte progression en sept mois, notamment sous l’effet de la hausse des coûts du logement et de l’alimentation. Malgré cela, les nouvelles demandes d’allocations chômage incitent la Réserve fédérale à envisager une baisse prochaine des taux d’intérêt, susceptible de stimuler la croissance économique et, par ricochet, la demande de pétrole.
En Europe, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux inchangés jeudi, tandis que les investisseurs restent partagés sur la nécessité d’un soutien supplémentaire. La probabilité d’une nouvelle baisse des taux est désormais jugée comme un véritable pile ou face, la BCE affichant une relative sérénité sur l’état de l’économie.