Lundi 4 novembre 2019, la Commission nationale de sécurité sur l’intelligence artificielle (NSCAI) a présenté un rapport, à la demande du gouvernement, qui fait office de bilan sur l’avancement des États-Unis en matière d’intelligence artificielle. Le rapport établit sans détour que le budget alloué par le gouvernement au développement de l’intelligence artificielle et la formation de personnel qualifié pour la manier est loin d’être suffisant. Du moins, si on compare l’avancement des États-Unis dans ce domaine à celui de la Chine.
Cette Commission, créée en 2018 par le Congrès américain, avait effectivement exprimé ses préoccupations concernant les progrès effectués par la Chine dans ce domaine, soulignant même que les États-Unis devaient déployer un effort considérable afin de faire passer l’intelligence artificielle « d’une nouveauté technologique prometteuse à une technologie mature exploitable dans les principales missions de sécurité nationale », cite le site d’informations Reuters.
Le document se focalise principalement sur les avancées de la Chine en citant cette nation asiatique plus de cinquante fois tout au long du rapport.
La Chine aurait surpassé les États-Unis
Selon le rapport, « la Chine profite de l’ouverture de la société américaine de différentes manières – certaines légalement, d’autres non ». Le président de la Commission, Eric Schmidt, qui est également un conseiller technique d’Alphabet, la société mère de Google, et qui était auparavant le président exécutif de la société et, avant cela, le directeur général de Google, a déclaré aux journalistes que la Chine est en avance dans la technologie de reconnaissance faciale et la technologie financière.
Il a également ajouté que d’une manière générale, ce constat ne voulait pas dire que la Chine est en avance dans tous les domaines de l’intelligence artificielle.
Les États-Unis sont pris dans un imbroglio
Une partie du rapport examinait aussi l’option de restreindre la coopération des États-Unis avec les chercheurs chinois dans le domaine de l’intelligence artificielle. Mais l’industrie technologique américaine et les dirigeants universitaires se préoccupent du fait que cette restriction causerait plus de préjudices que de bénéfices à l’économie américaine.
Pour l’instant, il semble que les États-Unis trouvent plus d’intérêt à coopérer avec la Chine afin de mieux cadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle, en interdisant par exemple son utilisation pour mettre au point des armes nucléaires.
La Chine, un mauvais exemple pour les autres pays ?
Malgré tout, la commission avertit que la Chine pourrait donner le mauvais exemple aux régimes autoritaires en se servant de l’IA pour transgresser les droits de l’homme. D’autant plus que selon le rapport, mis à part la Chine, « au moins 74 autres pays pratiquent une surveillance à l’aide de l’intelligence artificielle ». Pourtant, la moitié de ces pays se disent pratiquer une « démocratie libérale avancée ».
Même si ce rapport n’est encore qu’une ébauche et que le rapport final ne sera présenté qu’en 2020 selon la Commission, il a le mérite d’attirer l’attention sur les politiques éthiques qui doivent régir l’intelligence artificielle, tant dans sa conception que dans son utilisation.