Depuis sa nomination en octobre 2023, Rachid Hachichi dirige Sonatrach, le géant pétrolier public algérien, qui a généré un chiffre d’affaires de 77,3 milliards de dollars en 2023. Cependant, sa gestion est désormais critiquée, notamment par le président Abdelmadjid Tebboune et au sein des dirigeants du groupe, qui lui reprochent des « dérives » dans sa gestion personnelle. Alors que l’entreprise s’engage dans un ambitieux plan d’investissement de 60 milliards de dollars d’ici 2029 pour renforcer sa production, moderniser ses infrastructures et diversifier ses activités énergétiques, la polémique autour de sa direction s’intensifie.
Le 21 octobre, deux articles non signés, publiés dans El Khabar (arabophone) et Le Soir d’Algérie (francophone), ont pointé du doigt plusieurs failles dans la gestion de Sonatrach. Ces critiques mettent en avant un manque de transparence dans les décisions stratégiques, des retards dans les projets clés et une approche jugée trop prudente face aux enjeux financiers et géopolitiques. De plus, au sein de l’entreprise, des dirigeants reprochent à Rachid Hachichi des « dérives » dans sa gestion personnelle du groupe, alimentant un climat de tension. Selon des sources proches du dossier, ces publications reflètent un malaise au plus haut niveau de l’État. Le président Tebboune, préoccupé par l’efficacité de Sonatrach, essentielle à près de 30 % du budget national, aurait intensifié ses demandes de comptes auprès du PDG.
Malgré ces controverses, un grand nombre de cadres compétents au sein de Sonatrach jouent un rôle crucial pour assurer le bon fonctionnement du complexe pétrolier et préserver sa réputation. Leur expertise et leur engagement permettent de maintenir la stabilité opérationnelle de l’entreprise, même face aux critiques et aux défis internes, garantissant ainsi que les objectifs stratégiques restent en partie sur les rails.
Annoncé par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, lors du forum énergétique NAPEC 2025 à Oran, le plan d’investissement de 60 milliards de dollars (2025-2029) vise à consolider la position de Sonatrach. Environ 80 % des fonds seront consacrés à l’amont pétrolier et gazier, tandis que le reste soutiendra les projets de raffinage, de pétrochimie, d’énergies renouvelables, d’hydrogène vert et de réduction de l’empreinte carbone. Ce plan reflète l’engagement de l’entreprise envers une transition énergétique durable, tout en répondant aux besoins croissants du marché mondial.
Dans un contexte de concurrence énergétique mondiale, les partenaires internationaux scrutent la gestion de Sonatrach. Le plan 2025-2029, qui ambitionne de stimuler la production gazière et de renforcer la présence algérienne sur les marchés internationaux, est crucial. Tout désaccord stratégique ou retard dans les projets pourrait compromettre ces partenariats et nuire à l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs étrangers.
Face aux attentes du palais présidentiel, à la pression des observateurs économiques, aux critiques internes des dirigeants et aux ambitions de modernisation de Sonatrach, Rachid Hachichi se trouve dans une position délicate. Pour conserver son poste, le PDG devra démontrer des résultats concrets, accélérer les réformes et améliorer la communication autour des objectifs stratégiques de l’entreprise, tout en s’appuyant sur les cadres compétents pour maintenir la stabilité.

























