Le président équatorien Daniel Noboa a affirmé avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement lors d’un événement public à Babahoyo, après avoir reçu et consommé des chocolats et une confiture contenant « trois substances toxiques hautement concentrées » : chlorure de thionyle, chloroéthanol et antracène, des composés considérés comme extrêmement dangereux et potentiellement mortels.
L’unité de sécurité présidentielle a immédiatement isolé les produits suspects et les a envoyés à des laboratoires spécialisés pour des analyses techniques et toxicologiques. Selon Noboa, « la présence de ces trois composés chimiques en concentrations élevées ne peut pas être accidentelle ». L’équipe présidentielle a déposé plainte auprès du parquet, mais aucune preuve publique n’a été rendue disponible à ce jour.
Cette allégation constitue la troisième tentative d’assassinat signalée contre Noboa en deux mois, dans un contexte de manifestations généralisées, de violences croissantes entre gangs et d’une crise économique qui s’aggrave. Plus tôt ce mois-ci, le cortège présidentiel avait été attaqué par des manifestants jetant des pierres après la réduction des subventions sur le carburant, incident qualifié par le ministre de la Défense de « tentative d’assassinat », bien qu’aucune preuve publique n’ait été diffusée.
L’Équateur, autrefois considéré comme l’un des pays les plus sûrs d’Amérique latine, est désormais une plaque tournante majeure pour le trafic de cocaïne en provenance de Colombie et du Pérou. Cette montée en puissance de la criminalité se traduit par une augmentation des meurtres, des attentats à la voiture piégée et des massacres en prison.
Les accusations de Noboa s’inscrivent dans le cadre d’une grève nationale menée par la fédération indigène CONAIE pour protester contre la suppression des subventions au diesel. Les manifestations, accompagnées de blocages de routes, ont duré plusieurs semaines avant de se terminer récemment.
Alors que le président insiste sur l’existence de preuves irréfutables de cette tentative d’empoisonnement, aucune n’a été rendue publique. Son discours et ses déclarations pourraient avoir un double objectif, montrer sa vulnérabilité face aux menaces extérieures tout en présentant son gouvernement comme la seule force capable de stabiliser le pays. Observateurs et citoyens restent toutefois partagés, se demandant s’il s’agit d’un complot crédible ou d’une manœuvre politique pour justifier des mesures de sécurité renforcées dans un contexte de crise persistante.


























