Samedi soir, le jeune international algérien Badredine Bouanani a vécu une soirée difficile en Bundesliga lors du match opposant le VfB Stuttgart à RB Leipzig. Entré en jeu à la 60ᵉ minute, alors que son équipe était déjà menée 2-0, il n’a eu que trente minutes pour tenter de faire la différence. Trop peu pour un joueur qui a besoin de séquences longues pour imposer son style basé sur les dribbles, les changements de rythme et la percussion.
Cette situation reflète un problème plus large : son temps de jeu limité cette saison (moins de 500 minutes toutes compétitions confondues) freine son développement physique et tactique. En Bundesliga, où l’intensité est maximale, un jeune ne peut progresser qu’en enchaînant les matchs complets. Sans cela, il risque de stagner, voire de régresser en confiance.
Du côté de la sélection algérienne, ce statut de remplaçant interroge le staff. Djamel Belmadi – ou son successeur – a besoin de joueurs affûtés pour la CAN. Le risque de non-sélection plane si son temps de jeu ne décolle pas d’ici décembre, ce qui pourrait également entraîner une perte de leadership offensif : l’Algérie mise sur sa génération dorée (Bouanani, Gouiri, Amoura…), et l’absence de rythme d’un pilier peut déséquilibrer la créativité de l’équipe. Cette situation exerce en outre une pression accrue sur le joueur : conscient d’être observé, il pourrait être tenté de forcer ses actions et perdre en lucidité. Pourtant, cette période difficile peut se transformer en une véritable opportunité.
La Bundesliga est un championnat impitoyable pour les jeunes attaquants : défenseurs physiques, espaces réduits, transitions ultra-rapides, et obligation de s’adapter tactiquement (repli défensif, lecture des blocs bas). À moyen terme, s’il surmonte cette phase, Bouanani pourrait revenir en sélection plus mature et plus complet. Les grands clubs et les tournois valorisent en effet les joueurs forgés dans l’adversité allemande, à l’image de Haaland, Sané ou Davies.
À Stuttgart, la pression est également forte. L’entraîneur Sebastian Hoeneß privilégie l’expérience pour assurer la régularité d’une équipe en difficulté au classement, laissant peu de place aux jeunes talents comme Bouanani. Il devra donc saisir ses opportunités en Coupe d’Allemagne ou lors de matchs moins disputés. Une blessure d’un titulaire pourrait devenir son déclic… ou son pire cauchemar s’il ne parvient pas à convaincre.
Bouanani a besoin de temps de jeu pour progresser. Mais si ces occasions tardent à venir, le jeune prodige pourrait voir son rêve de briller en Bundesliga et de s’imposer chez les Verts menacé. À 19 ans, le temps presse, et chaque minute perdue sur le banc pourrait transformer l’espoir en désillusion, laissant l’Algérie et son avenir offensif suspendus à l’issue de sa saison.


























