Au cours des dernières années, un phénomène troublant a envahi notre société algérienne, particulièrement en matière de vêtements. Il ne s’agit pas ici des pantalons déchirés aux genoux ou à l’arrière, portés par les deux sexes, ni des autres vêtements qui heurtent la pudeur, même dans les pays où ils sont fabriqués et considérés comme audacieux, convenant peut-être à certaines occasions mais pas à la vie quotidienne. Ce que nous voulons aborder ici, ce sont les nouvelles modifications apportées au hijab, qui font que la jeune fille, comme on dit, est « moitié charia, moitié touriste ». C’est-à-dire un vêtement provocant qui attire plus les harceleurs sexuels qu’il ne cache la pudeur de la jeune fille et ne la protège des agresseurs.
Les changements apportés au hijab se sont progressivement introduits dans notre pays meurtri. Il n’est plus comme avant, une simple pièce de tissu. Avec le temps et sous l’influence de divers facteurs, tels que le contact avec le hijab des femmes chiites iraniennes, les programmes télévisés étrangers, l’afflux de main-d’œuvre africaine et asiatique, ainsi que les visiteurs du Golfe, les touristes français et russes, le hijab en Algérie est devenu un simple couvre-chef. Le reste du corps est exposé à tous les regards et à moindre coût. Beaucoup se demandent quel est ce vêtement qui est classé comme hijab et que celle qui le porte se considère comme voilée et non comme exhibée. En comparaison avec les caractéristiques du hijab traditionnel connu dans les pays orientaux, il apparaît clairement que ce vêtement n’a rien à voir avec ce que nous appelons hijab. Il est plus provocant qu’une femme exhibée et plus séduisant que les prostituées de la nuit.
Cette évolution du hijab reflète une crise plus profonde au sein de la société algérienne. Elle met en lumière les tensions entre tradition et modernité, entre les valeurs religieuses et les influences extérieures. Les jeunes femmes, en adoptant ces nouvelles formes de hijab, cherchent peut-être à concilier leur foi avec les exigences de la mode et de la société contemporaine. Cependant, cette tentative de compromis se fait souvent au détriment de la pudeur et de la dignité, ouvrant la porte à des comportements inappropriés et à une objectification accrue des femmes.
Les autorités religieuses et sociales doivent prendre conscience de cette dérive et agir pour préserver les valeurs traditionnelles tout en permettant une adaptation raisonnable aux réalités modernes. Il est crucial de promouvoir une éducation et une sensibilisation accrues sur les véritables principes du hijab, afin de préserver la dignité des femmes et de lutter contre les comportements harcelants et dégradants.
En fin de compte, la question du hijab en Algérie ne se limite pas à un simple choix vestimentaire. Elle touche aux fondements mêmes de notre identité culturelle et religieuse, et appelle à une réflexion collective sur les valeurs que nous souhaitons transmettre aux générations futures.