Les récentes fluctuations du marché pétrolier ont entraîné une chute significative des prix. Mardi, le West Texas Intermediate (WTI) a plongé de plus de 4 %, atteignant environ 66 dollars le baril, tandis que le Brent a reculé de près de 4 % pour descendre sous les 79 dollars, des niveaux jamais vus depuis décembre 2021. Ces baisses soulignent plusieurs dynamiques clés influençant la demande et l’offre mondiales.
L’une des principales raisons de cette chute est la révision à la baisse des prévisions de l’OPEP concernant la croissance de la demande pour 2024 et 2025. Le cartel a réduit ses attentes de 80 000 barils par jour, en raison notamment de la lente reprise économique en Chine. Cette révision reflète une prise de conscience des réalités économiques actuelles, avec une demande plus faible que prévu dans des secteurs essentiels tels que le transport et la construction.
La Chine, un acteur central dans la consommation énergétique mondiale, fait face à une série de défis économiques. La crise immobilière, combinée à une transition énergétique vers le gaz naturel, entraîne une baisse de la demande de pétrole, notamment de diesel, traditionnellement utilisé dans le transport et l’industrie. Cette évolution vers des sources d’énergie plus propres et moins coûteuses a affaibli la consommation chinoise, pesant lourdement sur les prévisions de croissance de la demande pétrolière.
Les signes de ralentissement économique aux États-Unis et en Europe contribuent également à la pression sur les prix du pétrole. La saison estivale de conduite touche à sa fin, et les prévisions pour les mois à venir indiquent une demande plus faible, exacerbée par des conditions économiques peu favorables.
Alors que la tempête tropicale Francis menaçait initialement de perturber la production dans le Golfe du Mexique, les impacts réels sur l’offre ont été minimes. Les principales compagnies pétrolières comme ExxonMobil et Chevron ont suspendu temporairement leurs opérations, mais l’absence de dégâts majeurs a limité l’effet sur les prix. Ainsi, les facteurs liés à l’offre sont restés relativement stables malgré les perturbations climatiques.
Les prévisions révisées de plusieurs grandes institutions, dont Morgan Stanley, prévoient une tendance baissière continue, avec un prix du Brent atteignant potentiellement 75 dollars d’ici la fin 2024. La baisse de la demande chinoise, couplée à un excédent d’offre sur le marché mondial, pourrait maintenir la pression à la baisse sur les prix du pétrole.