Les prix du pétrole ont enregistré une hausse significative, jeudi, dépassant les deux dollars le baril, suite à des rapports indiquant que l’Iran préparerait une attaque contre Israël. Ce contexte de tension géopolitique a conduit à des mouvements spéculatifs sur les marchés pétroliers, augmentant les craintes d’une escalade militaire qui pourrait perturber l’approvisionnement en pétrole dans la région.
Les contrats à terme sur le pétrole brut WTI ont enregistré une augmentation de 2,15 $ (+3,13 %), atteignant 70,76 $, tandis que ceux sur le Brent pour livraison en janvier ont gagné 2,10 $ (+2,91 %), s’établissant à 74,26 $. Cette augmentation survient après une période de baisse, où les prix avaient chuté de plus de 6 % en début de semaine, en réponse à une retenue d’Israël dans ses actions de représailles.
Les rapports indiquant que l’Iran envisagerait d’utiliser des drones et des missiles balistiques avant les élections présidentielles américaines du 5 novembre ont exacerbé les inquiétudes des investisseurs. Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group, souligne que la sécurité des infrastructures pétrolières iraniennes pourrait être compromise, augmentant ainsi les risques pour l’approvisionnement mondial.
Les rumeurs selon lesquelles l’OPEP+ pourrait retarder l’augmentation prévue de la production, en réponse à une demande faible et à une offre excessive, contribuent également à la hausse des prix. Une décision concernant cette question est attendue lors de la réunion de l’OPEP+ prévue pour le 1er décembre.
Cette dynamique de hausse des prix intervient alors que la Chine, premier importateur mondial de pétrole, signale des signes de reprise économique, notamment une amélioration de son activité manufacturière en octobre. Ce développement pourrait influencer la demande de pétrole dans les mois à venir, ajoutant une dimension supplémentaire à la volatilité du marché.
Les tensions géopolitiques pourraient mener à des attaques sur les infrastructures énergétiques iraniennes, une menace que les analystes ne prennent pas à la légère. « Croire que l’Iran réagira passivement serait une erreur. Le risque d’escalade est bien réel et pourrait se traduire par une série d’attaques prolongées », précisent-ils.
La situation actuelle révèle que le marché pétrolier a tendance à se détendre trop rapidement face à des escalades géopolitiques, ce qui pourrait devenir un piège, selon Standard Chartered. Alors que la volatilité des prix du Brent atteint des niveaux alarmants, les implications de l’élection américaine en matière de politique étrangère seront déterminantes pour l’évolution des prix.
Les récents échanges militaires entre Israël et l’Iran, bien qu’ils n’aient pas directement ciblé les infrastructures pétrolières, ont néanmoins eu des conséquences. Des dommages aux installations ont été signalés, augmentant ainsi leur vulnérabilité aux attaques futures, un développement que le marché semble sous-estimer.
L’élection américaine prévue le 5 novembre pourrait marquer un tournant décisif. Samer Hasn, analyste senior chez XS.com, anticipe une probable escalade des tensions après les élections. Les attaques israéliennes récentes, ciblant des systèmes de défense en Iran, pourraient ouvrir la voie à de futures frappes sur les installations pétrolières, surtout si l’Iran choisit de riposter.
Le retour potentiel de Donald Trump à la présidence pourrait également redéfinir les dynamiques géopolitiques, notamment en ce qui concerne les installations nucléaires et pétrolières iraniennes. Selon Hasn, le marché pétrolier pourrait rester dans un état d’incertitude, exposé à une volatilité accrue en réponse aux actions des deux camps.