Les prix du pétrole ont connu une légère progression ce lundi, soutenus par les signaux positifs de reprise économique en Chine et les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient. Ces dynamiques, combinées aux incertitudes sur les politiques de production de l’OPEP+, soulignent la complexité des perspectives pour les marchés pétroliers mondiaux.
La Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, affiche une reprise encourageante de son activité manufacturière, atteignant son plus haut niveau en cinq mois. Cette amélioration résulte des plans de relance économique ambitieux mis en place par Pékin. En novembre 2024, l’activité des usines a enregistré une croissance notable, redonnant confiance aux marchés sur la solidité de la demande énergétique chinoise.
Yip Zhan Rong, stratège du marché pétrolier, souligne que cette dynamique représente un léger soulagement, permettant de stabiliser les prix malgré un contexte économique globalement incertain. En effet, le pétrole brut Brent a progressé de 0,47 % à 72,18 $ US le baril, tandis que le WTI a atteint 68,32 $ US, également en hausse de 0,47 %.
Cependant, les tensions commerciales, exacerbées par les menaces tarifaires du président américain élu Donald Trump, pourraient contrebalancer ces avancées.
La situation géopolitique au Moyen-Orient continue de peser lourdement sur les marchés. Le cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hezbollah libanais est marqué par des violations répétées, tandis que les frappes en Syrie s’intensifient. Ces développements alimentent les craintes d’une escalade dans la région, susceptible de perturber l’approvisionnement énergétique.
Le ministère libanais de la Santé a rapporté plusieurs blessés suite à des frappes israéliennes, et le président syrien Bachar al-Assad a renforcé ses efforts pour réprimer les rebelles à Alep. Ces tensions, bien qu’intermittentes, augmentent le risque de volatilité des prix à court terme.
Les membres de l’OPEP+ se réuniront cette semaine pour définir leur plan de production pour le premier semestre 2025. Après plusieurs reports, la question centrale reste la prolongation des réductions volontaires de production, qui représentent 2,2 millions de barils par jour.
Tony Sycamore, analyste de marché, souligne que ces décisions seront scrutées dans le contexte des politiques énergétiques américaines sous l’administration Trump et de la réponse économique chinoise. Un report supplémentaire des augmentations de production pourrait stabiliser les prix, mais les attentes des marchés restent prudentes, les précédents reports ayant eu un impact limité sur les prix.
Selon une enquête Reuters, le prix moyen du Brent devrait atteindre 74,53 $ US par baril en 2025, marquant une révision à la baisse pour la septième fois consécutive. La faiblesse persistante de la demande chinoise et l’augmentation de l’offre mondiale continuent de peser sur les projections.
En 2024, le Brent a maintenu un prix moyen de 80 $ US, mais les perspectives pour l’année prochaine reflètent un équilibre délicat entre reprise économique, tensions géopolitiques et ajustements stratégiques de l’OPEP+.