Alger, 13 juillet 2025 – Deux mois après l’annonce de son retour retentissant dans les sphères dirigeantes de l’USM Alger, le dossier Saïd Allik demeure enlisé dans un flou déroutant. Présent aux événements officiels – que ce soit aux côtés du président Abdelmadjid Tebboune lors de la remise de la Coupe d’Algérie, ou en compagnie du ministre des Transports, tutelle indirecte de la SERPORT (propriétaire du club) – Allik n’a pourtant toujours pas signé le moindre contrat avec la SSPA USMA.
Initialement pressenti pour occuper le poste stratégique de directeur général, l’ancien président emblématique du club bute sur une résistance interne. Le conseil d’administration, selon plusieurs sources proches du dossier, rechignerait à lui accorder une réelle marge de manœuvre, notamment sur les aspects financiers.
À la place, une proposition plus modeste de directeur technique lui aurait été soumise. Une fonction à l’influence restreinte qu’Allik aurait sèchement refusée. « Je ne peux pas travailler sans réelle autonomie », a-t-il lancé dans une émission télévisée, tout en justifiant ses prétentions salariales (250 000 DA/mois), en s’appuyant sur son précédent contrat au CR Belouizdad.
Mais au-delà du montant, c’est bien la question de l’autorité réelle qui cristallise les tensions. Plusieurs membres de l’organigramme craignent un retour à une gestion centralisée et personnalisée, marque de fabrique de Saïd Allik lors de son long règne à la tête du club.
Au cœur du blocage : le rôle grandissant du ministre de la Jeunesse et des Sports, Saïd Sayoud. Décisif dans les récentes orientations du club, le ministre serait aujourd’hui le véritable arbitre d’un dossier aussi sensible que symbolique. Son feu vert – ou son veto – conditionnera le sort d’Allik, et peut-être l’équilibre des forces au sein même de la direction du club.
Chez les supporters, le retour d’Allik divise. Les plus nostalgiques voient en lui le seul capable de redonner un cap à un club en manque de vision managériale. Les plus sceptiques redoutent un come-back mal maîtrisé, voire contre-productif, dans un paysage footballistique désormais régi par de nouvelles dynamiques économiques et institutionnelles.
En l’absence de clarification officielle, l’USMA semble paralysée à l’aube d’une nouvelle saison. Entre tensions internes, batailles d’influence et incertitudes contractuelles, l’épisode Allik reste une pièce ouverte d’un feuilleton aux multiples rebondissements.