Paris, 13 juillet 2025 — À la veille de la fête nationale du 14 Juillet, symbole de souveraineté et de cohésion nationale, le président Emmanuel Macron a pris la parole dans les jardins de l’Hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, devant un parterre de hauts gradés militaires. Dans un contexte international tendu, il a annoncé un renforcement budgétaire sans précédent pour les forces armées françaises : 6,5 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans, une décision qui, a-t-il précisé, devra encore être validée par un vote du Parlement.
Dans son discours solennel, Emmanuel Macron a dressé un constat grave : « Jamais depuis 1945, la liberté n’avait été aussi menacée. » Il a évoqué un monde devenu plus brutal, marqué par l’agression russe en Ukraine, les incertitudes croissantes autour de l’engagement américain, les tensions persistantes au Moyen-Orient, sans oublier l’essor des cyberattaques et des campagnes de désinformation. Selon lui, l’Europe est aujourd’hui placée à la lisière d’un vaste arc de crises, ce qui impose à la France de revoir ses priorités stratégiques.
Face à cette situation, le président a annoncé que le budget des armées serait renforcé à hauteur de 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026, puis 3 milliards en 2027. Cette enveloppe s’ajoutera aux 413 milliards d’euros déjà prévus dans la Loi de programmation militaire (2024–2030), portant ainsi le budget total de la défense à près de 64 milliards d’euros en 2027, soit le double du niveau de 2017.
Souhaitant éviter toute polémique sur la dette publique, Emmanuel Macron a précisé que cet effort ne serait pas financé par l’endettement, mais par une relance de la production, de l’activité et de l’investissement nationaux.
« Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière », a-t-il affirmé.
Cette hausse budgétaire vise à répondre aux failles opérationnelles mises en lumière par la Revue nationale stratégique, dont la publication est attendue ce lundi. Parmi les priorités identifiées figurent le renforcement des stocks de munitions, largement entamés par les livraisons à l’Ukraine, le développement d’armes de saturation et de précision adaptées aux conflits de haute intensité, ainsi que l’accélération des capacités en matière de drones et de technologies spatiales, devenues incontournables dans les théâtres d’opérations contemporains. Par ailleurs, la modernisation des systèmes de défense sol-air et des outils de guerre électronique s’impose comme une nécessité face à la montée des menaces hybrides et asymétriques.
La France ne fait pas cavalier seul. Dans toute l’Europe, les budgets militaires sont en forte hausse : la Pologne consacre 4,7 % de son PIB à sa défense, l’Allemagne prévoit un effort de 162 milliards d’euros d’ici 2029, et le Royaume-Uni vise 2,5 % de son PIB dès 2027. Dans ce contexte, la France entend maintenir son rang de puissance militaire de premier plan.
Mais au-delà de l’échelle nationale, Emmanuel Macron veut inscrire cette montée en puissance dans une logique européenne. Il a ainsi mandaté son ministre des Armées pour engager un dialogue stratégique avec les partenaires européens prêts à réfléchir à l’intégration de la dissuasion nucléaire française dans le cadre sécuritaire continental.
« Je reviendrai à la fin de l’année sur les évolutions que cela emporte », a-t-il indiqué.
Enfin, le président a évoqué la nécessité d’impliquer davantage la jeunesse française dans la défense de la Nation. Il a annoncé qu’il présenterait à l’automne de nouvelles orientations pour créer un cadre de service militaire volontaire rénové. L’idée serait de proposer aux jeunes un engagement temporaire dans les armées, incluant une formation militaire de base, avec la possibilité d’une intégration à plus long terme.