Washington, 14 juillet 2025 – Après des mois d’hésitations, Donald Trump a tranché. Le président américain a annoncé ce dimanche l’envoi de systèmes de défense antiaérienne Patriot à l’Ukraine. Cette décision, inattendue de la part d’un chef d’État ayant longtemps privilégié le canal diplomatique avec Moscou, marque-t-elle la fin des illusions d’un dialogue possible avec Vladimir Poutine ?
« Nous leur enverrons des Patriots, dont ils ont désespérément besoin », a déclaré Trump à la presse. Il a toutefois précisé que le nombre exact de batteries n’était pas encore déterminé, tout en assurant que Kiev recevra ce qui est nécessaire pour se défendre. Fait notable : cette livraison ne sera pas directement financée par les États-Unis, mais par l’OTAN, qui, selon Trump, « paiera à 100 % ».
Ce revirement de Washington intervient seulement deux semaines après la suspension temporaire de certaines livraisons d’armes à l’Ukraine. Une volte-face qui interroge : changement de stratégies militaires réelles ou calcul politique en pleine année électorale ? Pour beaucoup, la décision traduit surtout une lassitude croissante de Trump face à l’attitude du Kremlin. « Poutine a surpris beaucoup de gens. Il parle gentiment, puis il bombarde tout le monde la nuit », a lâché le président américain avec irritation.
Depuis le début de son mandat, Donald Trump a tenté, sans succès, d’instaurer un dialogue direct avec Vladimir Poutine. Mais les frappes russes se sont intensifiées, les négociations diplomatiques stagnent, et les appels à un cessez-le-feu sont ignorés. L’annonce de l’envoi de missiles Patriots peut donc s’interpréter comme un signal : Washington se prépare à durcir le ton et à mettre fin à toute illusion de médiation directe.
À Kiev, la réaction n’a pas tardé. Le président Volodymyr Zelensky a confirmé vendredi avoir échangé avec Trump par téléphone et s’est félicité d’un engagement renforcé de Washington. L’objectif : améliorer les capacités de défense antiaérienne ukrainienne face aux vagues de missiles russes, de plus en plus fréquentes et destructrices.
En parallèle, sur le front politique, l’influent sénateur Lindsey Graham pousse pour une nouvelle série de sanctions massives contre Moscou et ses alliés. Parmi ses propositions : des droits de douane allant jusqu’à 500 % contre tout pays soutenant l’effort de guerre russe, et l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer la reconstruction ukrainienne. Trump s’est dit « ouvert » à ces mesures, y voyant un « levier pour mettre fin au conflit ».
Ce durcissement américain survient alors que les forces russes revendiquent des avancées significatives dans la région de Dnipropetrovsk, pour la première fois depuis plusieurs mois. Les frappes s’intensifient, la guerre s’installe dans la durée, et l’industrie militaire russe fonctionne à plein régime.