Le Président directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a annoncé le lancement à Tipaza d’un ambitieux projet de plantation de 423 millions de plants, visant à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise et à améliorer sa compétitivité sur les marchés internationaux. Ce projet, qui s’inscrit dans la stratégie climatique du groupe public, prévoit la plantation de plus de 423 millions d’arbustes à travers tout le territoire national. L’objectif est de créer des « puits de carbone » naturels certifiés, en partenariat avec la Direction Générale des Forêts (DGF) sur une période de dix ans.
Si l’objectif de créer des puits de carbone naturels est louable, sa mise en œuvre concrète pose de sérieux défis. Les conditions climatiques rigoureuses de l’Algérie, caractérisées par la sécheresse et une désertification croissante, rendent la survie à long terme des plants problématique. En outre, le manque de suivi rigoureux et de coordination dans les projets similaires passés, tels que le barrage vert, pourrait compromettre l’efficacité de cette initiative.
Se concentrer principalement sur les crédits carbone pour valoriser les produits de Sonatrach peut être perçu comme une stratégie avant tout économique plutôt que véritablement écologique. Il reste à voir si l’entreprise mettra en œuvre des pratiques environnementales réellement durables, ou si elle se contentera de masquer les problèmes sous un vernis de « greenwashing » pour améliorer son image sur les marchés internationaux.
Concernant l’aspect socio-économique, bien que la promesse de 10 000 emplois pour les agriculteurs et la création de 24 500 emplois annuels soit prometteuse, il est essentiel de s’assurer que ces bénéfices se traduiront réellement pour les communautés locales. Les précédentes initiatives similaires ont souvent échoué à transformer les engagements en retombées tangibles pour les populations concernées.
Bien que l’ambition de Sonatrach de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit louable, la réussite de ce projet dépendra de la transparence, de la rigueur de la mise en œuvre et de l’implication effective des parties prenantes locales. En l’absence d’une réelle attention aux détails et d’une coordination efficace, ce projet pourrait ne pas aller au-delà d’une opération de communication destinée à améliorer l’image internationale de l’entreprise.