L’Algérie, après plus de dix ans d’arrêt, a décidé de relancer l’exploitation de ses mines d’or, une initiative qui pourrait avoir un impact majeur sur son économie et son développement. Les mines de Tirek et d’Amesmessa, situées dans la wilaya de Tamanrasset, au sud de l’Algérie, sont au cœur de cette relance. Ces sites ont été fermés pendant plus de dix ans, principalement pour des raisons économiques, logistiques et de sécurité. Pourtant, ils représentent un potentiel minier important, avec des réserves d’or considérables qui n’ont pas été exploitées à leur juste valeur. En réactivant ces sites, l’Algérie entend non seulement maximiser l’exploitation de ses ressources naturelles, mais aussi attirer de nouveaux investissements dans son secteur minier, tout en modernisant ses infrastructures et ses technologies d’extraction.
Le groupe minier industriel Sonarem, dirigé par Belkacem Soltani, a confirmé que l’exploitation de ces mines reprendra bientôt, avec des investissements importants visant à moderniser les installations et à utiliser des technologies de pointe pour améliorer l’efficacité et réduire l’impact environnemental. de l’exploitation minière. L’utilisation de techniques modernes d’extraction devrait permettre d’augmenter considérablement la production d’or, créant ainsi de nouvelles sources de revenus pour l’État et renforçant la position de l’Algérie sur le marché mondial de l’or.
En parallèle, le gouvernement algérien a mis en place un programme ambitieux visant à encourager l’exploitation artisanale de l’or. En 2024, 46 licences ont été accordées à des entreprises locales pour l’exploitation artisanale de l’or, avec l’objectif de promouvoir une extraction plus durable et respectueuse de l’environnement. Ce programme permettra à de nombreuses petites entreprises locales de participer à l’exploitation minière, créant ainsi des emplois et stimulant l’économie des régions éloignées, notamment dans le sud du pays. Cette approche mixte, combinant exploitation industrielle et artisanale, vise à maximiser la valeur ajoutée de l’or extrait tout en soutenant l’inclusion économique.
Les retombées économiques de cette relance devraient être substantielles pour la région de Tamanrasset, qui bénéficie de la richesse minière tout en étant souvent marginalisée sur le plan économique. La reprise des activités minières dans cette région pourrait aider à dynamiser l’économie locale, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des habitants. Les investissements dans les infrastructures de transport et de sécurité, essentiels pour faciliter l’accès aux sites miniers, devraient également profiter à la région dans son ensemble.
En outre, l’Algérie cherche à profiter de la demande mondiale continue pour l’or, notamment dans les secteurs de la joaillerie, de l’électronique et des réserves monétaires. L’exportation de l’or extrait pourrait offrir une source de revenus précieux pour le pays, contribuant ainsi à la diversification de son économie. Avec une production d’or nationale estimée à 351 kilogrammes entre 2022 et 2024, l’Algérie espère que la relance des mines de Tirek et d’Amesmessa permettra d’augmenter de manière significative ce volume et d’atteindre des objectifs ambitieux en termes de production.
Cependant, des défis importants subsistent. L’Algérie devra faire face à des enjeux liés à la logistique, à la sécurité et à l’infrastructure, en particulier dans des régions aussi reculées que Tamanrasset. Les zones minières doivent être accessibles pour les équipements lourds, et la sécurité des sites miniers doit être assurée dans un contexte parfois fragile. Les autorités devront également mettre en place des cadres réglementaires et des politiques claires pour garantir une exploitation durable et responsable des ressources naturelles, en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux.
La relance des mines d’or en Algérie est donc une initiative stratégique, ambitieuse et nécessaire pour le pays. Elle constitue une étape clé dans le processus de diversification économique, qui permettra à l’Algérie de réduire sa dépendance aux revenus pétroliers et gaziers et de bâtir un secteur minier moderne et performant. Grâce à des investissements ciblés, une gestion rigoureuse et une approche équilibrée entre exploitation industrielle et artisanale, l’Algérie pourrait transformer ses ressources minières en atout pour son développement à long terme.1. Cadre réglementaire et gouvernance
Un des points les plus préoccupants est l’absence d’un cadre réglementaire clair et solide pour encadrer l’exploitation des mines. Bien que des licences d’exploitation artisanale aient été attribuées, une réglementation opaque et insuffisamment pourrait rigoureusement conduire à des abus et à une mauvaise gestion des ressources. Il est essentiel que l’Algérie établisse des règles transparentes pour garantir que les ressources naturelles soient exploitées de manière responsable et équitable. La lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance sont primordiales pour garantir que les revenus issus de l’exploitation minière profitent véritablement au développement économique national et à la population locale.