Les prix du pétrole ont poursuivi leur ascension pour la troisième journée consécutive, dépassant les 81 dollars le baril sur le marché asiatique ce lundi. Cette hausse est directement liée à l’annonce de nouvelles sanctions américaines visant les exportations de pétrole russe.
le prix du Brent a progressé de 1,47 dollar (soit +1,84 %) pour atteindre 81,23 dollars le baril. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) a augmenté de 1,55 dollar (+2,02 %), atteignant 78,12 dollars le baril. Depuis le 8 janvier, les deux indices ont enregistré une hausse de plus de 6 %.
Cette montée des prix a été déclenchée par les sanctions du département du Trésor américain, qui ciblent plusieurs acteurs majeurs du secteur pétrolier russe, notamment les compagnies Gazprom Neft et Surgutneftegas, ainsi que 183 navires impliqués dans le transport de pétrole russe.
Les sanctions, qui limitent l’accès des exportateurs russes à des marchés-clés, redirigent les flux commerciaux vers d’autres régions, notamment le Moyen-Orient, l’Afrique et les États-Unis. En conséquence, les raffineurs chinois et indiens devraient augmenter leurs achats auprès de ces régions, ce qui risque d’alimenter une hausse des coûts d’approvisionnement et d’expédition.
Les analystes de Goldman Sachs ont souligné que ces sanctions renforcent la probabilité d’une augmentation des prix à court terme. Selon leurs estimations, environ 1,7 million de barils par jour (soit 25 % des exportations russes) étaient transportés par les navires désormais sanctionnés.
Les restrictions sur les pétroliers autorisés à transporter du pétrole russe représentent un défi logistique majeur. Selon RBC Marchés des Capitaux, doubler le nombre de ces navires pourrait s’avérer difficile, affectant les flux d’exportation vers des destinations comme l’Inde et la Chine, déjà devenues des clients majeurs depuis que l’Europe a réduit ses importations en 2022.
Harry Chilingvirian, responsable de la recherche chez Onyx Investment Group, a déclaré que les sanctions américaines auront des conséquences particulièrement lourdes pour des importateurs comme l’Inde, qui dépendent fortement du pétrole russe.
Malgré ces nouvelles restrictions, des analystes de JP Morgan estiment que la Russie pourrait contourner les sanctions en utilisant des pétroliers non autorisés ou en vendant son pétrole brut à un prix inférieur à 60 dollars le baril. Cependant, cela limiterait ses options en matière d’assurances, majoritairement contrôlées par des entreprises occidentales.
Cette hausse des prix survient alors que les capacités d’énergie renouvelable, bien qu’en développement, restent insuffisantes pour répondre aux besoins croissants. En 2024, l’énergie éolienne a couvert 20 % de la consommation électrique européenne, mais la construction de nouvelles installations ne répond pas aux attentes.
Les décisions prises dans ce contexte de tensions géopolitiques et de transition énergétique auront des répercussions importantes sur les marchés mondiaux, les économies importatrices et les équilibres énergétiques internationaux.