Les marchés pétroliers ont réagi vivement à une série de développements géopolitiques et économiques cette semaine. Les prix du baril de Brent et du West Texas Intermediate (WTI) ont tous deux progressé, respectivement à 81,72 dollars (+0,53 %) et 79,26 dollars (+0,74 %), marquant ainsi une quatrième semaine consécutive de hausse.
La cessation des attaques sur les navires en mer Rouge, dans le cadre du conflit au Yémen, a apporté un soulagement temporaire au marché. En réduisant les risques d’interruption des routes maritimes stratégiques, cet arrêt a initialement exercé une pression à la baisse sur les prix jeudi. Toutefois, cette accalmie pourrait ne pas suffire à compenser d’autres facteurs menaçants à l’échelle mondiale.
Les nouvelles sanctions américaines visant les producteurs de pétrole russes ont suscité des inquiétudes concernant l’approvisionnement mondial. Ces restrictions, combinées à l’anticipation d’une éventuelle réduction des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine, ont renforcé l’attractivité des actifs pétroliers.
Les menaces tarifaires du président Donald Trump, évoquant des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes de pétrole brut, ajoutent à l’incertitude. Alors que le secteur énergétique canadien semblait initialement minimiser cette menace, les récentes déclarations du Premier ministre de l’Alberta, Daniel Smith, indiquent un risque accru. Cette situation a pesé sur les actions des entreprises énergétiques canadiennes, avec une baisse de 1,4 % de leur indice global malgré la hausse des prix du pétrole mondial.
Le différentiel entre le brut canadien et le WTI s’est creusé, atteignant 15,75 dollars par baril mardi, contre 14,70 dollars lundi. Les raffineries américaines, principales importatrices du pétrole canadien, pourraient voir leurs coûts augmenter, ce qui pourrait se traduire par une hausse des prix à la pompe de 30 cents ou plus par gallon selon les estimations de Senvos Energy.
La construction du pipeline Trans Mountain, qui permettra au Canada de diversifier ses exportations vers l’Asie, pourrait atténuer sa dépendance aux États-Unis. Toutefois, à court terme, les tensions commerciales et les perturbations géopolitiques continueront de jouer un rôle prépondérant dans les fluctuations des prix du pétrole.
Les prix du pétrole restent fortement influencés par une combinaison de facteurs géopolitiques, économiques et commerciaux. Bien que la cessation des attaques au Yémen soit un signe positif, les sanctions contre la Russie et les tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada indiquent un avenir incertain pour le marché énergétique mondial.