Les prix du pétrole poursuivent leur tendance baissière pour la troisième semaine consécutive, sous l’effet combiné des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et des nouvelles sanctions américaines visant les exportations pétrolières iraniennes.
Les cours du pétrole ont connu une légère remontée, vendredi, après l’annonce de sanctions américaines supplémentaires contre plusieurs entreprises et individus impliqués dans l’exportation de brut iranien vers la Chine. Ainsi, le Brent de la mer du Nord s’est apprécié de 0,6 % à 74,72 dollars le baril, tandis que le WTI (West Texas Intermediate) a progressé de 0,5 % à 70,98 dollars.
Cependant, malgré cette hausse ponctuelle, les deux indices restent en recul respectivement de 2,6 % et 2,1 % sur l’ensemble de la semaine, confirmant ainsi la tendance baissière observée depuis trois semaines.
Le département du Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions contre des entités facilitant l’exportation de pétrole iranien, une mesure visant à accentuer la pression sur Téhéran. Selon Michael Hague, analyste chez Société Générale, ces sanctions sont perçues par le marché comme un signal d’une intensification de la politique américaine de « pression maximale » sur l’Iran.
Toutefois, bien que ces mesures puissent à court terme influencer les cours à la hausse, elles restent contrebalancées par d’autres facteurs macroéconomiques qui pèsent sur la demande mondiale de pétrole.
L’administration de Donald Trump a récemment réaffirmé son intention d’appliquer un tarif douanier de 10 % sur les importations chinoises, alimentant ainsi les craintes d’une escalade du conflit commercial entre les deux puissances économiques. Cette décision, combinée aux incertitudes entourant d’éventuelles taxes sur d’autres partenaires commerciaux, alimente la nervosité des marchés.
Selon une note des analystes de BMI, « l’effet des tensions commerciales sur le PIB mondial constitue un frein direct à la demande en pétrole ». Une éventuelle guerre commerciale prolongée pourrait ainsi accentuer la baisse des prix du brut en raison du ralentissement économique global qu’elle entraînerait.
Les prix du pétrole ont également été pénalisés cette semaine par une hausse inattendue des stocks de brut américains. La demande étant affaiblie par la maintenance des raffineries, les réserves ont augmenté plus que prévu, alimentant les inquiétudes des investisseurs quant à un possible excès d’offre sur le marché.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’évolution des prix du pétrole. Si les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine s’intensifient, la demande mondiale pourrait continuer à se contracter, exerçant une pression baissière sur les cours. En parallèle, les décisions de l’OPEP+, qui surveille attentivement l’évolution du marché, pourraient influencer la production pour stabiliser les prix.
Dans ce contexte marqué par des incertitudes géopolitiques et économiques, les investisseurs restent prudents, tandis que les marchés pétroliers tentent d’anticiper l’impact des décisions américaines sur l’offre et la demande mondiale.