La tension au Moyen-Orient a franchi un nouveau seuil critique. À la suite de l’attaque israélienne contre la capitale iranienne, les prix du pétrole se sont envolés à leur plus haut niveau depuis près de cinq mois, alimentant les craintes d’un embrasement régional et d’un choc majeur sur l’approvisionnement mondial en brut. Les répercussions ont été immédiates sur les marchés financiers mondiaux, entraînant un repli généralisé des indices asiatiques et européens.
Selon Reuters, les cours du pétrole ont enregistré leurs plus forts gains intrajournaliers depuis mars 2022, dans le sillage de l’invasion russe de l’Ukraine. Le brut américain WTI a bondi de 8,8 %, atteignant près de 74 dollars le baril. De son côté, le Brent, référence internationale, a progressé de 8,28 % pour s’établir à 75,10 dollars.
Cette flambée brutale est alimentée par la peur d’une interruption des exportations de brut depuis le Golfe, au moment où un tiers de la production mondiale de pétrole provient de la région. Toute escalade militaire, notamment autour du détroit d’Ormuz — artère stratégique pour le transit énergétique mondial —, pourrait entraîner une flambée durable des prix et faire ressurgir les spectres de l’instabilité énergétique planétaire.
Les marchés financiers sous tension
Sur les places financières, l’impact a été tout aussi immédiat. Le Nikkei 225 de Tokyo a chuté de 1,2 %, le Kospi de Séoul de 1,4 %, et le Hang Seng de Hong Kong de 0,9 %. En Chine continentale, l’indice composite de Shanghai a reculé de 0,8 %, tandis que le S&P/ASX 200 australien a abandonné 0,3 %. Les indices européens ont également débuté la séance dans le rouge, amplifiant les inquiétudes d’un nouveau choc économique mondial.
Cette nervosité des marchés est renforcée par le contexte explosif entourant le programme nucléaire iranien, qui selon plusieurs services de renseignement occidentaux, se rapproche dangereusement du seuil militaire. Les frappes israéliennes visent à stopper cette avancée, mais risquent aussi de provoquer une riposte iranienne à grande échelle et d’entraîner un effet domino régional.
Au-delà des marchés, cette crise pourrait relancer l’inflation mondiale, déjà alimentée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Pour les banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine ou la BCE, l’incertitude énergétique complique la gestion de la politique monétaire dans un contexte d’équilibres précaires.
Des analystes comme JPMorgan n’excluent pas une flambée vers les 130 dollars le baril si le conflit devait perturber la navigation dans le détroit d’Ormuz, point de passage de plus de 20 % du brut mondial.