La grève se maintient dans les banques du Mali. Suite à une première journée de mobilisation importante jeudi 6 juin, le Synabef, syndicat des banques et assurances du Mali, maintient son appel à la grève pour réclamer la libération de son secrétaire général, Hamadoun Bah, également numéro deux de l’UNTM, la principale centrale syndicale du pays. Dans un contexte tendu, l’opposition appelle également à une manifestation contre les difficultés économiques et le régime en place.
Fixé à 14 heures locales, le rendez-vous de l’opposition est prévu sur la place de la Liberté, devant la mairie de Bamako. Cette initiative émane de la Synergie d’action pour le Mali, une coalition regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile opposés aux autorités de transition. Leur appel met en avant les difficultés économiques et les coupures d’électricité, exprimant ainsi la lassitude des Maliens face à ces problèmes.
Cependant, les organisateurs de la manifestation reconnaissent les risques de répression auxquels ils font face. Les activités politiques de tous les partis et associations au Mali sont officiellement interdites, et de nombreuses procédures pour « atteinte à la sécurité de l’État » ont été engagées contre les critiques du régime. Malgré ces défis, la mobilisation tente de susciter un sursaut citoyen contre les autorités de transition qu’ils jugent « illégales et illégitimes ».
La crise énergétique est également au cœur des préoccupations. Les coupures d’électricité ont un impact majeur sur les entreprises maliennes, comme en témoigne Mamadou Sinsy Coulibaly, PDG du conglomérat Kledu et ancien président du Conseil national des entreprises du Mali. Selon lui, de nombreuses entreprises ont dû fermer leurs portes en raison de cette crise, entrainant la perte de milliers d’emplois.
Dans ce contexte, la mobilisation de l’opposition et des syndicats se confronte aux défis de la répression et des difficultés économiques, reflétant les tensions et les enjeux politiques au Mali.