Londres intensifie ses mesures contre la Russie en annonçant le plus vaste programme de sanctions jamais appliqué à la « flotte fantôme russe ». Trente nouveaux navires, impliqués dans le transport de pétrole russe en contournant les restrictions occidentales, ont été ciblés, portant à 73 le nombre total de pétroliers sanctionnés par le Royaume-Uni.
Ces navires, qui auraient généré des milliards de livres en recettes pétrolières pour Moscou, sont désormais interdits d’accès aux ports britanniques et risquent d’être saisis. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à asphyxier financièrement le Kremlin et à limiter sa capacité à financer la guerre en Ukraine.
Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a souligné que ces sanctions, en coordination avec les partenaires du G7, visent à « interrompre le flux de fonds alimentant la machine de guerre russe ». Selon Londres, les revenus pétroliers russes représentent une source cruciale pour poursuivre les hostilités, et ces mesures cherchent à y mettre un terme.
Estimée à environ 600 navires, cette flotte se caractérise par des pratiques maritimes opaques, comme l’absence d’assurance internationale standard. Cela représente non seulement un défi pour la sécurité maritime, mais également un risque écologique majeur en raison de l’état souvent dégradé de ces navires.
En imposant également des sanctions à deux assureurs russes, le Royaume-Uni accentue la pression sur les réseaux soutenant cette flotte. Ce leadership britannique contraste avec les mesures prises par les États-Unis (39 navires sanctionnés) et l’Union européenne (19), démontrant une volonté de maintenir une posture ferme face à Moscou.
Le gouvernement britannique affirme que ses sanctions « fonctionnent », pointant l’augmentation de la dépendance russe envers des pays comme la Corée du Nord pour le matériel militaire. Lammy a réitéré l’engagement de Londres à soutenir l’Ukraine jusqu’à la fin de la guerre, notamment par un financement et un équipement militaire en 2025.
En ciblant l’économie maritime russe, ces mesures visent à perturber durablement les capacités du Kremlin, tout en appelant la communauté internationale à renforcer son action contre cette flotte fantôme.