La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se préparent à signer un accord à Washington, vendredi 25 avril, pour promouvoir la paix et le développement économique dans l’est de la RDC, une région dévastée par des années de violences et de conflits. Cet accord intervient alors que la situation reste tendue après l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans cette région stratégique, riche en ressources minières.
La RDC a été secouée par une escalade de violence depuis janvier 2025, lorsque les rebelles du M23, soutenus, selon l’ONU, par le Rwanda, ont pris le contrôle de plusieurs grandes villes dans l’est du pays. L’ONU et les gouvernements occidentaux accusent Kigali de fournir des armes et des troupes au M23, une accusation que le Rwanda dément, en invoquant sa légitime défense face à des milices congolaise et génocidaires.
Les négociations en vue de cet accord ont été facilitée par des acteurs internationaux, notamment le Qatar, qui a joué un rôle clé dans l’organisation des pourparlers entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame. Lors de ces pourparlers, les deux dirigeants se sont engagés à un cessez-le-feu et ont montré leur volonté de résoudre pacifiquement la crise.
L’accord, qu’on attend de signer sous forme d’une « déclaration de principes », est décrit comme un cadre pour encourager la paix, la stabilité et le développement économique intégré dans l’est de la RDC. Il vise aussi à rétablir des relations bilatérales normales entre Kinshasa et Kigali. Cependant, cet accord reste vague et les détails seront affinés dans les mois à venir, sans engagement immédiat sur un accord de paix définitif.
Les États-Unis, qui facilitent les négociations, voient dans cet accord une opportunité d’investir massivement en RDC, un pays aux immenses réserves minières, notamment de cuivre, de cobalt et de lithium, des ressources cruciales pour la transition énergétique mondiale. Les relations économiques entre Washington et les deux pays sont également placées sous l’angle de l’accès stratégique aux minerais, actuellement dominé par la Chine. Ce potentiel investissement pourrait également stabiliser la région tout en ouvrant la voie à des partenariats économiques avec la RDC et le Rwanda.
L’administration américaine, sous l’impulsion de Marco Rubio, secrétaire d’État, est fortement intéressée par la RDC en raison de son rôle clé dans l’approvisionnement en minéraux stratégiques. Les États-Unis cherchent à sécuriser un meilleur accès à ces ressources naturelles, essentielles pour la production de batteries électriques et autres technologies de haute technologie.
Le Rwanda, pour sa part, cherche à s’impliquer également dans des accords avec les États-Unis, en particulier concernant l’exploitation des minerais. Cela place la RDC et le Rwanda dans une position stratégique pour peser sur le marché mondial, tout en négociant un compromis sur les questions sécuritaires dans la région des Grands Lacs.