Les 29 membres de l’Alliance atlantique tentent de surmonter leur crise avec une période de réflexion et un comité de sages pour analyser leur avenir.
L’OTAN a une longue tradition d’expressions ambiguës, la rhétorique très contrôlé et chaleureux messages. Après sept décennies, il a appris à mesurer, à calibrer. C’est une organisation défensive, pas offensive, et fait donc de son mieux pour ne pas allumer de mèches et fait l’impossible pour éteindre ceux qui s’allument. Mais le fait que son langage soit technique, souvent impartial, ne signifie pas que le fond est vide.
Les dirigeants de l’organisation ont convenu mercredi à Londres d’une déclaration finale à l’issue de la réunion organisée pour célébrer son 70e anniversaire. Un document informel de neuf points assez génériques soulignant les réalisations du passé, Mais là, cachée derrière une formulation anodine, il y a une nouveauté importante. « Nous reconnaissons que l’influence croissante de la Chine et de ses politiques internationales offrent des opportunités et des défis auxquels nous devons faire face ensemble en tant qu’Alliance », indique le texte. C’est la première fois de son histoire que les dirigeants atlantistes placent le géant asiatique comme défi. Et ils ouvrent une réflexion sur la vision stratégique historiquement dédiée à Moscou ou au terrorisme international.
«L’OTAN a d’ abord porté sur l’Union soviétique, puis en Russie. Il est la première fois que l’analyse ensemble, selon de différentes évaluations, les possibilités de la montée de la Chine, mais aussi des défis. La simple idée que 29 l’adresse est un pas important dans la bonne direction. Ce n’est pas un problème unidimensionnel, le boom économique chinois crée des opportunités, des millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Mais la Chine investit également beaucoup dans ses capacités. Il a testé il y a quelques semaines un missile balistique pour arriver en Europe, des missiles supersoniques qui auraient violé l’IET si celui-ci avait adhéré « , a déclaré le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, à l’issue des travaux.
« Le simple fait d’avoir une conversation dans le cadre de l’OTAN sur la Chine et les défis posés par son essor est une étape importante pour les États – Unis », explique Luis Simón, expert à l’Institut royal Elcano.
De nombreux pays de ce côté de l’Atlantique, , hésitent à donner à l’Alliance cette approche globale qui implique de placer Beijing dans la vision stratégique, qui ne constitue pas une menace militaire directe. Sans parler de combien il investit sur le continent, ce que la Russie n’a jamais fait. Mais d’autres pensent que c’est inévitable et qu’il serait irresponsable de ne pas le faire, quelle que soit l’idée défensive que l’Europe est née comme pivot central.
Dans ce cadre de débat, les 29 se sont mis d’accord mercredi pour ouvrir une période de réflexion et songer à constituer un « groupe de sages » pour analyser la situation en profondeur. « Tenant compte de l’environnement stratégique en constante évolution, nous invitons le Secrétaire général à présenter une proposition de processus de réflexion prospective sous ses auspices afin de renforcer davantage la dimension politique de l’OTAN ».